Devant le taux d'échec important des étudiants en 1ère année universitaire et souvent l'inadéquation des formations par rapport aux besoins du marché, mais surtout aux potentialités des nouveaux bacheliers, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) va organiser, mercredi et jeudi prochains, des 'journées portes ouvertes sur l'Université». C'est ce qu'a annoncé hier à la radio nationale le DG de l'enseignement et de la formation supérieure au MESRS, M. Noureddine Ghouali. Il a expliqué que ces journées portes ouvertes sur l'Université sont organisées pour mieux orienter et conseiller les futurs bacheliers dans le choix de leur formation universitaire. 'Sur la base d'un sondage, il est apparu qu'une grande proportion des bacheliers ne connaissent pas le système universitaire, les spécialités enseignées et les opportunités dans l'enseignement supérieur, hormis la médecine. Cette année, on a donc voulu mieux informer ces bacheliers sur les grandes écoles, leurs spécificités, l'organisation dans les universités et les spécialités universitaires peu connues», a expliqué M. Ghouali. Il a ajouté que 'l'expérience de l'année dernière a montré qu'en peu de jours, l'étudiant doit faire face à des choix, des démarches et, donc, il n'a pas le temps de bien choisir la filière qui lui correspond». Il a indiqué que 'pour nous, il faut surtout lutter contre le taux élevé des échecs universitaires dès la première année. Et, donc, il faut revoir radicalement les modalités d'orientation de l'étudiant et lui donner la spécialité qui correspond à ses connaissances», sachant que le coût d'un étudiant est de 120.000 DA/an. Sur le marché de l'emploi, il a reconnu que l'université ne répond pas aux besoins et à la demande du marché, et donc 'une commission nationale sera installée ce lundi 9 avril par le ministre pour revoir la carte de l'emploi, et ce problème sera examiné par cette commission», a annoncé M. Ghouali, qui a indiqué que 'la révision de la carte de la formation obéit aux objectifs économiques du pays, comme l'industrie, les mines, l'économie digitale, et ces spécialités ont des métiers qui leur sont propres, et donc on doit mettre en œuvre des programmes et les appliquer». Car pour le moment, s'il y a 'des villes universitaires, les formations assurées ne correspondent pas aux besoins et aux objectifs du moment, dès lors qu'il y a des spécialités qui ne forment pas selon ces critères, et qui ne répondent pas à la demande du marché de l'emploi. D'où une profonde révision de la situation, conformément à la feuille de route de la nouvelle carte universitaire», souligne le directeur général de l'enseignement supérieur au MESRS. En fait, il préconise 'une institutionnalisation de la relation universités-entreprises, car il y a de nouveaux métiers qu'on doit connaître et qu'on doit se rapprocher de tous les secteurs pour connaître leurs besoins, et donc mettre en place une ingénierie pédagogique». Sur le taux d'emploi des universitaires, il a estimé qu'il n'y a pas 'pour le moment de données exactes. On sait seulement qu'il y a 17,6% de chômage au sein des universitaires, mais on n'a pas de données précises pour chaque spécialité». Revenant sur les inscriptions universitaires pour l'année prochaine, M. Ghouali a indiqué que lors des 'journées portes ouvertes» sur l'Université (11, 12 avril) à travers les différents campus du pays, 'il y aura des explications sur toutes les modalités des inscriptions universitaires, et il y a de nouvelles mesures pour les inscriptions, notamment pour les services universitaires, comme la bourse et le transport. On va ainsi diminuer les recours et les difficultés rencontrées par les futurs étudiants». M. Ghouali a rappelé que jusqu'à ces dernières années, il y avait plus de 6.000 types de formations, 'et on les a réduits à 800 spécialités, pour une meilleure visibilité de l'enseignement universitaire et les opérateurs économiques». 'En clair, l'université algérienne ne forme plus selon les besoins des entreprises, de l'économie nationale», estime-t-il. Selon M. Ghouali, un bilan a été fait sur les réformes de 2004 avec l'introduction du système LMD. 'Ce bilan a été fait en janvier 2016 avec la conférence nationale élargie au secteur économique'', a-t-il indiqué. 'Et on a constaté une pléthore de formations en déphasage avec la réalité et les besoins des secteurs économiques'', a souligné M. Ghouali. Dans une précédente intervention à la radio nationale, il avait expliqué que 'nous avons constaté qu'il y a eu beaucoup de formations, plus de 7.000 en licences et masters, et il fallait clarifier cette situation, car il n'y avait plus de lisibilité, ni de visibilité''. 'Nous avons donc réduit le nombre de licences de 3.000 à 200 et les masters (LMD) de plus de 4.000 à 600'', ajoutant que 'ce n'était pas suffisant, car il y a un déphasage énorme entre les besoins et la formation''. Enfin, il a annoncé que les résultats définitifs d'une étude sur les raisons de l'échec des étudiants en 1ère année universitaire seront communiqués en juin prochain.