L'Algérie figure sur la liste des 25 pays qui ne respectent pas les conventions du BIT (Bureau international de travail), et ce pour la troisième fois. C'est ce qu'a affirmé le bureau exécutif de la CGATA (Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie) dans un communiqué publié jeudi. L'Algérie devait passer hier vendredi devant la commission d'application des normes. La CGATA a exigé à son tour le respect de la constitution algérienne, les conventions et traités internationaux ratifiés par notre pays. Elle revendique en outre l'instauration d'une instance indépendante qui aura à trancher sur la représentativité des organisations syndicales. Le bureau national de la CGATA est en conflit avec les autorités algériennes depuis quelques temps, notamment sur la question liée aux entraves à l'exercice syndical. Cinq responsables des organisations syndicales de la CGATA et ses affiliés (SNAPAP, SNATEGS, SESS et SAAVA) avaient déposé plainte contre le gouvernement du fait de différentes entraves au libre exercice du droit syndical. Une mission du bureau International du Travail (BIT) qui devait se rendre en Algérie «a été empêchée par les autorités algériennes», selon la CGATA, car «les autorités algériennes voulaient que ce soit les syndicats clonés qui soient présents pour discuter avec la commission». Le conflit entre les pouvoirs publics et les syndicats autonomes a pris une autre tournure après que le ministre du Travail, Mourad Zemali, a affirmé que la CGATA ainsi que les personnes utilisant la dénomination syndicale de SNATEGS sont en infraction par rapport à la législation du travail. Il avait qualifié ces entités syndicales de «pseudo-organisations syndicales» qui sont en infraction par rapport à la législation du travail et ne représentent aucune catégorie socioprofessionnelle, remettant ainsi en cause leur représentativité. Une escalade selon les syndicats autonomes qui avaient dans un communiqué sollicité l'intervention du président de la République pour mettre fin à «cette guerre que mène le ministre du Travail contre les libertés syndicales». La CGATA et ses affiliés se sont dit déterminés à poursuivre leur combat et leur travail pour exiger que le libre exercice du droit syndical soit consacré en Algérie et que les autorités arrêtent de faire des organisations syndicales de simples organisations de masse.