C'est dans l'air depuis déjà quelque temps, le départ de Rabah Madjer, que ce soit volontaire ou forcé, n'est qu'une question de temps. N'ayant jamais pu convaincre le public sportif algérien, les spécialistes, les hautes autorités sportives et politiques du pays et même le président de la FAF, Madjer est un homme seul désormais. Epinglé et sévèrement conspué par le public du 5-Juillet à l'issue de la récente défaite en amical face au Cap-Vert (2-3), le sélectionneur national que tout le monde espérait voir jeter l'éponge le même jour avait, contre toute attente, déclaré en conférence de presse qu'il ne comptait pas partir: «Je ne vais pas démissionner», avait-il lancé devant les journalistes. Face à la pression, Madjer s'est montré confiant cette fois, non pas parce qu'il est certain de voir l'équipe nationale reprendre vite du poil de la bête, mais en raison de son contrat qui dure jusqu'à la prochaine Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019 prévue au Cameroun. En plus clair, Madjer ne voulait pas démissionner pour ne pas partir les mains vides. Du côté de la FAF, qui n'a rien communiqué à ce sujet, on espérait laisser le choix à Madjer de quitter le navire avec dignité mais, selon ce qui se dit du côté de Dely-Brahim, le prochain match amical face au Portugal, prévu jeudi à Lisbonne (20h15), serait le dernier pour le sélectionneur et son staff. Il semblerait même que des membres du Bureau fédéral ont mis la pression sur le président Zetchi pour limoger Rabah Madjer de la barre technique des Verts. D'ailleurs, l'un de ses adjoints, Djamel Menad, est déjà annoncé à la JSK. Mais la question qui vient à l'esprit est de savoir combien coûterait un éventuel limogeage de Madjer et ses adjoints à la FAF? Pour les observateurs, Kheïreddine Zetchi qui ne sait pas encore entièrement remis de sa première erreur de casting avec Lucas Alcaraz, qui a coûté à la trésorerie de la FAF une indemnité faramineuse, serait cette fois encore dans l'obligation de débourser une grande somme d'argent pour indemniser le staff technique actuel. On parle de plus de 8 milliards de centimes, si l'on tient en compte les salaires de Madjer (400 millions de centime) et ses deux adjoints (200 millions chacun) et ce, sans compter d'éventuelles clauses dans les contrats des trois techniciens en question, qui peuvent pousser la FAF à débourser jusqu'à 10 milliards de centimes, nous a-t-on expliqué. Il faut savoir que le contrat du sélectionneur fixe des objectifs au sélectionneur pour la CAN 2019 qui de ce côté-là est bien «défendu sur le plan législatif». Puisque limoger un sélectionneur sans lui donner l'occasion de réaliser son objectif aurait des conséquences négatives financièrement... sauf si un accord à l'amiable est trouvé entre les deux parties.