Une manifestation de soutien au Mouvement de contestation pacifique du Rif, né dans le sillage de l'affaire d'un jeune poissonnier broyé par une benne à ordures, a été violemment réprimée. Le peuple du Rif réclame la liberté de ses enfants. Des détenus du Hirak, mouvement de contestation pacifique, né dans le sillage de l'affaire d'un jeune poissonnier broyé par une benne à ordures. Ils ont écopé de lourdes condamnations allant jusqu'à 20 ans de prison prononcées fin juin dernier par la chambre criminelle près la cour d'appel de Casablanca. Un verdict disproportionné par rapport aux faits qui leur sont reprochés. Juste pour faire taire ces voix indomptables qui revendiquent plus de justice sociale et moins de «hogra». Et lorsqu'elles retentissent, cela s'apparente à une secousse tellurique dont l'épicentre se situe à Al Hoceïma. Une ville de la côte nord-est du royaume qui vit un climat insurrectionnel larvé depuis qu'un jeune poissonnier, Mouhcine Fikri, a été broyé par une benne à ordures, au mois d'octobre 2016, sous le regard de policiers qui lui ont saisi sa marchandise, qu'il a vainement tenté de sauver. Ses habitants ne décolèrent plus depuis ce jour-là. Une colère qui est montée d'un cran et qui a fait tache d'huile depuis que le leader de la contestation rifaine Nasser Zefzafi, et trois de ses compagnons ont été condamnés à 20 ans de prison. 49 autres militants ont été condamnés à des peines comprises entre un et 15 ans de prison. La justice marocaine qui a eu la main lourde n'a pu venir à bout de la contestation du Rif. Même amputée de ses leaders, cette région traditionnellement rebelle au trône continue de secouer le royaume. La colère monte sur fond de sentiment d'injustice légitime. Elle provient cette fois-ci, de la ville de Nador située au nord-est du Maroc, dans la région du Rif oriental. «Un rassemblement en solidarité avec les détenus du Hirak du Rif, organisé samedi soir, par des militants du mouvement de contestation rifaine de la ville marocaine de Nador a été violemment réprimé par les forces de l'ordre marocaines», ont indiqué hier des sources locales. «Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé au centre de la ville et sur les grandes artères de Nador, bloquant l'accès à la grande place «Tahrir» aux centaines de manifestants venus des autres localités du pays, exprimer leur colère suite aux lourdes condamnations allant jusqu'à 20 ans de prison prononcées fin juin dernier, à l'encontre des militants du Hirak du Rif, par la chambre criminelle près la cour d'appel de Casablanca.» ont affirmé les militants du mouvement de contestation du Rif qui ont affiché leur détermination à continuer la lutte jusqu'à la libération de tous les «prisonniers injustement incarcérés pour avoir dénoncé l'injustice et les conditions de vie difficiles des populations rifaines». La ville a été quadrillée pour la mettre en «état de siège» pour que probablement, cette nouvelle bastonnade se déroule à huis clos. Les militants qui ont tenté de briser les cordons de sécurité ont été arrêtés avant d'être libérés, tandis que d'autres ont été blessés à la suite de l'intervention brutale des agents de l'ordre», indique la même source. Des événements qui apportent de l'eau au moulin de la démarche des 16 pays dont les ambassadeurs ont appelé le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à plus de vigilance concernant la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. «Le rapport 2018 du SG de l'ONU a abordé les cas de torture et de répression dont sont victimes des civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental, particulièrement les défenseurs des droits de l'homme», ont rappelé ces diplomates dans une intervention lue en leurs noms par l'ambassadrice d'Afrique du Sud auprès du Conseil, lors d'une séance plénière consacrée au débat autour du dixième point de l'ordre du jour du Conseil des droits de l'homme. La brutalité dont a fait preuve la police marocaine pour étouffer la manifestation pacifique de Nador en faveur des détenus du Hirak, atteste du caractère violent du pouvoir marocain. La vindicte populaire l'a estampillé.