C'est déjà la rentrée pour les enseignants des trois paliers de l'Education nationale, après celle des personnels de l'administration. C'est en effet ce dimanche 2 septembre que les enseignants des cycles primaire, moyen et secondaire feront leur rentrée 'des classes'' et devront préparer d'ici à mercredi la grande fête scolaire automnale, avec la rentrée des élèves qui seront cette année un peu plus de neuf millions de scolarisés. Pour cette année, la nouveauté sera cette inquiétante épidémie de choléra, circonscrite actuellement à la wilaya de Blida, selon le ministère de la Santé. Mais, globalement, tout a été mis en place par le ministère pour qu'il y ait une rentrée des classes normale, sinon dans de bonnes conditions. La ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit avait tenu dimanche dernier une rencontre agrémentée d'ateliers de travail avec les directeurs de wilaya de l'Education et les partenaires sociaux pour préparer cette rentrée scolaire dans de bonnes conditions. Sollicité par Le Quotidien d'Oran, M. Meziane Meriane, coordinateur du Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), a estimé que cette rentrée scolaire 's'effectue dans des conditions normales''. 'Cette rentrée va se dérouler dans des conditions normales, si ce n'est la peur de l'épidémie de choléra'', a-t-il relevé, avant d'ajouter que 'j'espère qu'elle sera dépassée''. Le coordinateur du Snapest était favorable au report de cette rentrée pour protéger les enfants de cette maladie. Car il estime que 'la santé des élèves mérite plus que des déclarations''. Plusieurs syndicats avaient également préconisé le report de cette rentrée, le temps pour que cette maladie soit éradiquée. Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, avait relevé qu'''on a tout fait pour que les choses soient acceptées, mais nous doutons de ces mesures de prévention'' contre le choléra annoncées par la ministre. 'Car nous pensons qu'il ne faut pas s'aventurer à jouer avec la santé des élèves. Nous avons constaté que le ministère ne maîtrise pas la situation et qu'il dépend d'autres structures quant à la lutte contre cette épidémie'', a-t-il ajouté, estimant que 'les assurances du ministère ne sont pas tellement convaincantes''. Lundi dernier, la ministre de l'Education nationale avait estimé, au lendemain de sa rencontre avec les cadres de son ministère et les directeurs de wilaya de l'Education, que la date du 5 septembre sera maintenue. 'Cette rentrée scolaire 2018-2019 aura lieu dans les délais fixés, soit le 5 septembre à travers tout le territoire national'', a-t-elle rappelé, soulignant que les informations communiquées par les instances concernées, à leur tête le ministère de la Santé, au sujet de l'épidémie du choléra «n'exigent pas le report de la rentrée scolaire dans les wilayas touchées». Selon elle, 'toutes les mesures ont été prises contre l'épidémie du choléra, non seulement au niveau des wilayas où des cas ont été enregistrés, mais également dans toutes les wilayas du pays, et ce sous la supervision des ministères de l'Intérieur et de la Santé''. D'autre part, M. Meziane Meriane estime que pour cette rentrée scolaire, 'il n'y a rien de nouveau sur le plan pédagogique'', avant d'ajouter que 'nous espérons que les emplois du temps seront cette année bien élaborés pour ne léser personne''. Quant aux revendications des enseignants, 'elles seront discutées lors de notre rencontre du 10 septembre prévue avec la ministre de l'Education nationale'' et 'nous espérons, ajoute-t-il, que nous serons entendus et nos revendications seront exaucées''. 'Par ailleurs, nous allons avoir une réunion de l'intersyndicale et on va structurer la future fédération des syndicats autonomes avec des dossiers lourds à défendre, comme les libertés syndicales, le pouvoir d'achat des travailleurs et la retraite'', a-t-il précisé. Plusieurs revendications des syndicats autonomes restent encore sur la table des discussions et devraient cette année encore être abordées, notamment les promotions des différents corps de personnels, les questions pédagogiques, les équivalences pour certains types d'enseignants, les changements de statuts, etc. En outre, il y a également des revendications d'enseignants qui relèvent plutôt des prérogatives et des compétences du gouvernement, indique-t-on. L'année dernière, une grève dure du Cnapeste avait duré plusieurs mois et des centaines d'enseignants avaient été licenciés, avant d'être réintégrés, créant un profond malaise au sein d'un secteur laminé par les grèves, les colères et des réformes qui n'arrivent pas à être acceptées. Quant à la réforme du bac, elle sera le grand dossier de cette année scolaire, puisqu'il ne reste pratiquement que le feu vert du gouvernement pour son application.