Si la «taille du marché algérien» intéresse des «entreprises américaines», nombreuses d'entre-elles estiment qu'un «environnement législatif stable» et «plus de transparence» sont nécessaires pour «attirer de nouveaux investissements» en Algérie, a déclaré l'ambassadeur des Etats-Unis ; à Alger, John P. Desrocher, lors d'une conférence de presse, organisée jeudi. La rencontre a été consacrée aux résultats des pourparlers sur l'Accord-cadre sur le commerce et l'investissement (TIFA), entre l'Algérie et les Etats-Unis qui se sont déroulés, le 2 octobre dernier, à Washington. Ont participé, côté algérien, aux discussions sur l'Accord-cadre sur le commerce et l'investissement (TIFA), des «officiels des ministères du Commerce, des Affaires étrangères, des Finances, de l'Energie, de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, du Tourisme et de l'Artisanat, ainsi que l'Office national du droit d'auteur et des droits voisins (ONDA) ». La partie américaine était représentée par « l'ambassadeur Desrocher et des officiels du Bureau du représentant américain au Commerce ainsi que les Départements d'Etat, du Commerce, de l'Agriculture, du Travail et de l'Energie », selon une note de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. «Les négociations TIFA de 2018 ont permis aux Etats-Unis et au gouvernement algérien de se rencontrer et de discuter de questions d'intérêt commun, dans le but d'améliorer la coopération et renforcer les possibilités mutuelles de commerce et d'investissement », a déclaré M. Desrocher qui entame sa deuxième année, en tant qu'ambassadeur en Algérie. Les « améliorations » attendues sont nombreuses.» La délégation américaine a souligné l'importance des droits de propriété intellectuelle et de la protection des données pour une relation commerciale saine et la délégation algérienne a décrit les mesures prises pour garantir le respect des normes internationales, en matière de DPI (droits de propriété intellectuelle, ndlr) », a déclaré l'ambassadeur des USA, dans son allocution d'introduction à la conférence de presse. « Attirer d'autres investissements américains en Algérie, nécessitera plus de transparence, plus de prévisibilité et un meilleur accès aux marchés », a-t-il ajouté. Lors de ces discussions, « la délégation américaine a mis en exergue son Système Généralisé de Préférences (GSP), qui pourrait favoriser le développement économique de l'Algérie en supprimant les droits de douane sur les produits éligibles à l'exportation vers les Etats-Unis », note l'ambassadeur US à Alger. «Prévisibilité» de l'environnement des Affaires Interrogé sur la perception des entreprises américaines concernant la règle 51/49, introduite dans la loi de Finances complémentaire de 2009, M. Desrocher estime que cette mesure «diminue l'attractivité de l'Algérie, comme destination d'investissement», mais qu'elle est, différemment, appréciée par les hommes d'affaires de son pays. De quelle «transparence» est-il question dans les observations de la partie américaine sur l'environnement des Affaires en Algérie? «Les entreprises étrangères, en général, ont, surtout, besoin de prévisibilité. Les compagnies sont plus rassurées quand elles savent qu'elles vont opérer dans un environnement d'affaires prévisible. Pendant l'année de ma présence en Algérie, il y avait un système de licences d'importations, remplacé ensuite par un système d'interdiction d'importation de certains produits, et là on parle de passer carrément à un système tarifaire. Ce genre de changements, dans une période aussi courte rend plus difficile, pour les compagnies, de comprendre l'environnement économique dans lequel elles envisagent d'investir, dans un avenir proche », répond M. Desrocher. Il ajoute, à ce sujet, que lors des pourparlers de Washington, qu'il qualifie d'« ouverts et productifs », ses interlocuteurs algériens « ont reconnu la valeur de créer un environnement d'investissement beaucoup plus prévisible, et comptent le faire dans un avenir proche ». Interrogé également sur les discussions concernant le « respect des droits de propriété intellectuelle » revendiqué par les entreprises américaines, l'ambassadeur a réitéré « l'importance de cette question pour l'Economie américaine », en particulier pour les secteurs de « la pharmacie, des logiciels, du divertissement, et des marques déposées». «J'ajouterais qu'il était clair, de par les discussions que j'ai eues avec mes interlocuteurs algériens, c'est qu'ils comprennent la valeur de la propriété intellectuelle et son importance pour pouvoir construire une Economie moderne ».