Contrairement aux attentes, la date de la plénière de vote et de validation de la décision prise par la Commission des affaires juridiques, administratives et des libertés qui avait confirmé jeudi dernier, «la vacance» du poste de président de l'APN, n'est toujours pas connue. Pourtant, le bureau de l'Assemblée populaire nationale s'est réuni hier, au sein du Parlement, pour justement arrêter une date pour la tenue de ladite plénière afin que les députés de la coalition arrivent au bout de leur « démarche » et élisent un nouveau président de l'APN, à la place de Saïd Bouhadja. A la grande surprise, cette décision de fixer une date pour la tenue de la plénière a été reportée à une date ultérieure. Sachant que certains députés de la coalition avaient déjà annoncé la tenue probable de la plénière ce lundi, ou au plus tard mardi. Des noms de probables successeurs de Saïd Bouhadja avaient déjà circulé dans l'hémicycle, nous dit-on. Pour la députée du RCD, Mme Sadat Fetta, qui est membre de la Commission des affaires juridiques, administratives et des libertés à l'APN, les choses ne sont pas si claires pour les députés de la coalition. «Il y a certainement des tractations, ça va de soi, ce n'est certainement pas des paramètres juridiques puisque on avait déjà dit que ce coup de force n'a aucune valeur légale ou juridique et que c'est une atteinte flagrante aux lois de la République, à la Constitution, au règlement intérieur, aux institutions et à la souveraineté populaire». Et la députée de s'interroger : « Y a-t-il un autre rapport de force qui profiterait à l'autre clan ? Nous assistons bel et bien à une lutte de clans au sommet de l'Etat, dans une période très cruciale qui précède les élections présidentielles ». Elle résume en affirmant que selon sa conception des choses, «le report de la date de la plénière sans fixer une date précise veut dire que les choses ne sont pas si claires et que la lutte des clans perdure». Le député du parti FLN, Si Afif Abdelhamid, a tenu à rassurer en affirmant que « ça va aboutir dans une semaine ». Et d'expliquer que «l'article 10 du règlement intérieur de l'APN offre un délai de 15 jours pour élire le président, à compter de la déclaration de la vacance. On est dans les temps». Il a justifié ce report par un souci organisationnel. «On doit ainsi bien préparer cette plénière qui verra la participation des 462 députés». Et d'affirmer qu'«il est fort probable de programmer la plénière de vote en deux jours consécutifs». L'autre décision prise lors de cette réunion est la proclamation du dégel des activités des commissions et la reprise du fonctionnement « normal » du travail des députés au sein du Parlement. D'ailleurs, une réunion de la Commission des finances est programmée pour aujourd'hui, puisque le projet de la loi de finances a été renvoyé et il a été mis à la disposition des députés. L'ordre du jour sera donc établi dès aujourd'hui concernant toutes les démarches à prendre pour débattre le projet de loi de finances 2019. Un exploit, selon Si Afif Abdelhamid. «Certains ont voulu faire passer la loi de finances 2019, sur la base d'une ordonnance par le président de la République qui a les prérogatives, selon la Constitution, de procéder ainsi ». Mais, dit-il, « ceux qui ont plaidé pour cette option sont certainement déçus, le projet de la loi de finances est au bureau de l'APN, comme le stipule la loi, il sera remis à la Commission des finances et du budget dès demain. Mais pour la députée Sadat Fetta, la programmation de la réunion de la Commission des finances dès aujourd'hui « est en apparence pour faire croire que tout va bien et que les choses sont entrées dans les normes et dans l'ordre ». Ayant déjà boycotté la réunion de la Commission des affaires juridiques, administratives et des libertés, les partis de l'opposition se concertent déjà sur les démarches à entreprendre, vis-à-vis des prochains scénarios. Notamment, en ce qui concerne la tenue de la prochaine plénière de validation de la vacance et de l'élection d'un nouveau président. Au-delà du boycott qui demeure « une éventualité », selon Laouar Naamane, député d'Alliance Algérie verte, les parlementaires des partis de l'opposition envisagent de se réunir pour décider des actions communes afin de dénoncer «ces dépassements magistraux au règlement intérieur de l'Assemblée nationale populaire».