La feuille de route 2018-2020 du cimentier LafargeHolcim Algérie, présentée hier lors d'une rencontre avec la presse, prévoit de nombreux projets considérés comme des «relais de croissance» de la société. Il s'agit du démarrage d'une «station de traitement des déchets pétroliers», l'accord des pouvoirs publics pour le lancement des travaux de la route de Sidi Abdellah (sur la RN 63) avec la «solution Route Ardia 600», et un objectif d'atteindre un volume d'exportation de 2 millions de tonnes de ciment (plus précisément du clinker) vers l'Afrique de l'Ouest d'ici 2020. Selon Serge Dubois, directeur des affaires publiques et de la communication de LafargeHolcim Algérie, les opérations d'exportation de clinker «atteindront 400.000 tonnes» d'ici fin de l'année en cours, «soit largement plus que l'objectif de 300.000 tonnes prévu initialement», a-t-il ajouté. D'ici fin 2020, «où la surcapacité de production de ciment atteindra 100%», les exportations de clinker de LafargeHolcim vers l'Afrique de l'Ouest devraient cumuler à 2 millions de tonnes (Mt) sur un objectif (de l'ensemble des cimentiers en Algérie) de 5 Mt. Avec une capacité de marché de 15 Mt, l'Afrique de l'Ouest reste une destination privilégiée. «Mais la situation est appelée à changer, avec l'installation de nouvelles capacités de production» dans cette région, prévient M. Dubois. D'où l'intérêt pour LafargeHolcim Algérie de «diversifier ses débouchés» en s'adossant sur la société de commercialisation LafargeHolcim Trading, filiale du Groupe LafargeHolcim, «qui détient 50% du marché mondial de ciment» et un «bon carnet de clients», précise l'orateur. Le deuxième «relais de croissance» sur lequel repose la stratégie de LafargeHolcim Algérie est le développement de sa solution route «Ardia 600». Le feu vert accordé à la société par les pouvoirs publics pour le lancement des travaux de la route de Sidi Abdellah sur la RN 63 pourrait être une première étape. «C'est le premier chantier pour appliquer cette solution qui nous a été accordé par les autorités (ministère des Travaux publics, ndlr)», affirme Serge Dubois, qui précise que les tentatives de LafargeHolcim Algérie de faire adopter cette nouvelle technologie «a pris deux années de discussion, de tests et de planches d'essais». Il s'agit, explique-t-il, de «réduire le recours au bitume» qui est importé, et de faire des routes «dont la durée de vie peut atteindre 50 ans et plus». La solution «Ardia 600» (un liant routier, produit localement, à base de clinker, destiné aux travaux neufs ou d'entretien) permet aussi de valoriser les matériaux en place» et ne pas devoir déplacer les agrégats. Utiliser les déchets pétroliers comme combustibles Par ailleurs, Serge Dubois a annoncé que LafargeHolcim Algérie va inaugurer, en décembre 2018, une station de traitement de déchets pétroliers à la cimenterie de Oggaz à Mascara. Le projet entre dans le cadre de la «politique de valorisation des déchets en les incinérant dans des cimenteries», précise-t-il. La société a déjà eu recours à des pneus usagés et des médicaments périmés comme combustibles pour ses fours à ciment. Pour le projet de la station de traitement de déchets pétroliers à la cimenterie de Oggaz, considéré comme le troisième «relais de croissance 2018-2020», LafargeHolcim Algérie «a investi 700 millions de dinars, en plus des frais d'installation». Le «pouvoir combustible» des déchets pétroliers (boues de forages et autres fonds de cuves d'installations pétrochimiques) «permet d'économiser du gaz naturel», explique M. Dubois. Selon lui, l'ambition de la société est de traiter, d'ici 2030, «80 Mt/an de déchets» contre «14 Mt actuellement». Interrogé sur le choix de Oggaz pour lancer ce projet, il explique que cela est dû «aux opportunités existantes dans la région» qui est proche des installations pétrochimiques d'Oran et d'Arzew. Sur le plan de la relation avec ses clients, le cimentier rappelle qu'il a déployé une nouvelle plateforme digitale permettant de commander et de payer en ligne les achats de ciment et autres produits. Par ailleurs, LafargeHolcim Algérie prévoit, dans le cadre de l'efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment, de lancer le produit «Airium», une «solution d'isolation» (mousse minérale) «fabriquée à 100% en Algérie», dont la validation est en cours par les laboratoires du CNERIB. Concernant le Grand Prix d'architecture étudiant LafargeHolcim 2019, la thématique choisie pour cette 4e édition est : «Repenser le tourisme balnéaire en Algérie». Le lancement du concours, qui «souligne l'importance que LafargeHolcim Algérie place dans la formation des futurs architectes en Algérie», est prévu le 4 novembre 2018. Les inscriptions se poursuivront jusqu'au 2 décembre, et le début du dépôt des dossiers commencera le 8 avril 2019. Les lauréats seront récompensés en mai de l'année prochaine.