La zone d'extension touristique, ZET, englobant le village de Cap Falcon et la localité de La Madrague, qui jouit des plus beaux panoramas de la contrée d'Aïn El-Turck, tombe aujourd'hui en décrépitude à la faveur de l'envahissement de la bidonvilisation dans la parfaite indifférence des uns et des autres. Promue à contribuer à l'essor du tourisme, qui bat de l'aile depuis des années, cette zone par excellence est lamentablement touchée de plein fouet par le phénomène de la bidonvilisation, et ce avec l'installation de plusieurs regroupements de masures hideuses, qui enlaidissent ses paysages. Selon le constat établi sur le terrain, ce ne sont plus les fameux prétendus garages à bateau, qui ont fait leur temps, mais des constructions illicites avec des terrasses, équipées de compteurs d'énergie électrique, qui se négocient à partir de 100 millions de centimes, sans aucun document administratif afférent. En effet, de véritables réseaux activent dans cette zone, en proposant à la vente des constructions illicites, clés en main, pourvues de toutes les commodités nécessaires (citernes d'eau et compteurs électriques) et/ou des parcelles de terrain à bâtir. Pratiquement, toute la façade maritime jalonnant le village de Cap Falcon et la localité de La Madrague est envahie par des constructions illicites, qui constituent, désormais, un immense douar, véritable bombe à retardement. Dans le village de Cap Falcon, qui végète dans la désuétude la plus exécrable, à travers une lamentable dégradation du cadre de vie de sa population, près de 150 familles sinistrées se sont partagé un ex-camp de toile et un ancien centre de colonie de vacances, des biens communaux cédés à la location à des entreprises étatiques. Ces familles ont squatté ces lieux près de deux décennies auparavant. Certaines ont fourgué entre-temps leurs masures à d'autres familles sinistrées pour aller s'installer dans un autre bidonville ou acheter une habitation, selon leurs moyens financiers. «Cela me fait vraiment marrer quand j'entends les discours de nos responsables, qui s'évertuent à propos de la promotion du tourisme dans la ZET et de certains grands projets, qui ne verront probablement jamais le jour», a fait remarquer un vieux riverain de Cap Falcon. Il importe de signaler dans ce volet également le même lamentable phénomène, répertorié dans les prestigieuses localités de Paradis-Plage et de Claire-Fontaine, qui sont considérablement loin de refléter l'image du nom pour lequel elles ont été baptisées. La façade maritime de ces deux localités agresse le regard du plus imperturbable avec les baraques érigées en parpaing et de la tôle ondulée, constituant un immense bidonville, qui ont entamé insidieusement le grignotement du sable. A Beau-Séjour, c'est carrément un alignement d'une dizaine de masures répugnantes, qui trônent hideusement depuis des années sur le sable à proximité du rivage. Ce déplorable constat, qui suscite l'ire et la consternation des riverains, s'est imposé au fil des jours dans les paysages de cette côte à la faveur d'un cumul d'incurie, additionné à l'insouciance de tout un chacun. Notons dans cette optique, que les éléments des brigades de la police de la Protection de l'urbanisme et de l'environnement, PUPE, au même titre que ceux de la gendarmerie nationale ont opéré, chacun dans sa compétence territoriale, et à maintes reprises, ces dernières années, des interventions sur pratiquement toutes les plages, et ce pour annihiler des tentatives de construction ou d'extension illicites en interpellant les auteurs. Des procès-verbaux ont été dressés et les responsables concernés ont été saisis à ce sujet. Le laxisme semble à priori avoir finalement enfanté de ce piteux état de fait, qui est à l'origine de l'enlaidissement des paysages d'une prestigieuse contrée, désignée, ironie du sort, comme zone d'appui pour les Jeux méditerranéens, qui seront organisés en 2021 par la capitale de l'Ouest.