La ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit a confirmé hier samedi que les résultats scolaires du 1er trimestre de l'année 2018 - 2019 sont 'globalement satisfaisants''. Elle a expliqué dans une conférence de presse à l'issue de la rencontre nationale avec les directeurs de wilayas que dans le cycle primaire, près de 86% des élèves ont obtenu la moyenne, contre 66% et 63% respectivement pour les cycles moyen et secondaire. Les chiffres sur les résultats scolaires du premier trimestre de l'année scolaire 2018 - 2019, déjà communiqués par le ministère à la fin de l'année 2018, ont été vivement contestés par les syndicats. Le ministère a indiqué dans une première évaluation des résultats scolaires, rendue publique à la fin décembre dernier, que pour le cycle primaire près de 75% d'élèves ont obtenu la moyenne pour l'arabe, 70% pour le français et 66% pour les mathématiques. Pour le moyen, 70% des élèves ont obtenu la moyenne en arabe, et entre 40 et 55% en mathématiques et en langues étrangères. D'autre part, près de 60% des élèves ont pu obtenir la moyenne en première année secondaire au niveau des deux troncs communs, en deuxième année secondaire, près des deux tiers des élèves ont obtenu la moyenne en lettres et philosophie, sciences expérimentales et gestion et économie, et trois quarts en langues étrangères, mathématiques et techniques mathématiques. Quant à la terminale, les deux tiers des élèves ont obtenu la moyenne en mathématiques et presque la moitié dans les autres filières. Selon le ministère de l'Education, la majorité des wilayas enregistrent plus de 70% des élèves du primaire ayant obtenu la moyenne, avec un taux de 90% pour certaines wilayas, 60% pour le moyen et 50% pour le secondaire avec des taux de 98% dans certaines wilayas. Des cadres du ministère expliquent que ces statistiques ont été obtenues grâce à la plateforme numérique, qui regroupe 95% des établissements scolaires, soit plus de 27 000 établissements tous cycles confondus. Mais les syndicats contestent le 'satisfecit» du ministère quant aux résultats qu'il a annoncés à la fin de l'année. Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), explique qu'il n'arrive pas à comprendre cette 'appréciation satisfaisante'', avant de s'interroger si 'on peut parler de satisfecit quand 43% des élèves ont des notes en-dessous de la moyenne ! Et est-ce qu'on peut être satisfait quand on a un taux d'échec de 57 % des élèves de 3ème année secondaire ?''. Pour lui, 'il faut absolument s'éloigner et bannir les discours des années 70 du tout va bien, car ce discours n'arrange guère les choses''. Il estime que ces résultats étaient prévisibles, car 'la surcharge des classes est une réalité qui demeure insurmontable et le manque de formation et d'expérience chez les jeunes enseignants pèse considérablement sur la qualité de l'Enseignement''. '40.000 enseignants sont partis en retraite, ils ont été remplacés par des jeunes qui ont des acquis scientifiques, mais qui n'ont pas encore l'expérience pédagogique'', résume t-il. Mêmes griefs chez l'UNPEF dont le président du bureau national Sadek Dziri conteste les statistiques du ministère, alors que le CLA (coordination des lycées d'Algérie) conteste le système d'évaluation et de notation du ministère, avant de relever qu'''on ne peut pas parler de satisfecit, alors que plus de 45 % des élèves du secondaire n'ont pas obtenu la moyenne durant ce 1er trimestre, 57 % des élèves ayant obtenu une moyenne de 10/20 ont eu des notes faibles en maths, physique, français et anglais''. Pour le SG du Satef, Boualem Amoura, 'ces résultats sont biaisés et nous ne pouvons pas les valider. Même s'ils sont vrais, ils ne reflètent en aucun cas l'intelligence des élèves''. Pis, les syndicats d'enseignants considèrent le communiqué de la ministre sur les résultats du 1er trimestre pour les trois paliers contradictoire avec ses déclarations devant les membres de l'APN, lorsqu'elle avait déclaré, commentant ces résultats, que le niveau des élèves reste faible par rapport aux ambitions des programmes de réforme. Par ailleurs, la ministre de l'Education a fait le point lors de cette conférence de presse sur l'organisation des différents examens nationaux et concours, et la réorganisation pédagogique de ces examens, dont le lancement d'une réflexion nationale sur la réorganisation du baccalauréat dès 2020. L'objectif de cette réflexion, selon la ministre, est pour 'mieux informer les élèves sur les changements prévus'', notamment en ce qui concerne la durée de l'épreuve du baccalauréat ainsi que l'intégration de l'évaluation continue. La ministre a également annoncé que la date de l'examen de la 5ème a été fixée au 29 mai prochain, alors que les épreuves du baccalauréat se dérouleront du 16 au 20 juin prochain, et du 9 au 11 juin pour le BEF. Pour le concours de recrutement d'enseignants pour le cycle primaire au titre de l'année 2019, elle a affirmé que la liste d'attente est maintenue pour ce concours, ainsi que la liste de réserve de l'année 2017 pour le concours de recrutement en 2019 d'enseignants pour les cycles moyen et secondaire. Pour les examens professionnels de promotion aux grades de professeur principal et professeur formateur, prévus le 15 janvier prochain, elle a indiqué que le nombre de candidats pour les trois cycles d'enseignement est de 74.680 enseignants remplissant les conditions de participation à l'examen de promotion à 40.894 postes de professeur principal et de professeur formateur. Ces examens professionnels sont prévus à travers 259 centres au niveau national. 'Pour la première fois, ce concours se déroulera en présence d'observateurs'', a précisé la ministre de l'Education nationale. La ministre a également abordé le volet de la préparation de l'année scolaire 2019-2020, sur le plan pédagogique et humain, avec notamment le passage au nouveau système de baccalauréat, qui passera de cinq à trois jours, et un aménagement des matières et des horaires. Quant aux contentieux, la ministre a expliqué que près de 119.468 dossiers administratifs ont pu être résolus en faveur du personnel de l'Education nationale. Lors de sa conférence de presse, Mme Benghabrit a indiqué que près de 91,63% des établissements scolaires ont mis en place cette plateforme informatique du ministère pour permettre aux parents d'élèves de consulter en ligne les résultats scolaires de leurs enfants. Elle a précisé que seulement 2.340 établissements scolaires au niveau national n'ont pas encore mis en place ce service pour des raisons techniques.