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Lettre aux Français du président : «Je ne vous ai pas compris !»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 15 - 01 - 2019

Le président français a introduit la question migratoire dans le «grand débat national» des Gilets jaunes. Il botte en touche et offre une opportunité inattendue à l'extrême droite pour polluer le débat et gagner des points à quelques mois des élections européennes.
Selon le président français, Emmanuel Macron, l'immigration serait l'une des causes de la colère des «Gilets jaunes», puisque il en pose la question au peuple français dans sa «lettre» pour connaître leur avis. Il va même poser la question en mode fermé : il propose des quotas annuels d'immigrés hors ceux qui bénéficieront du droit d'asile.
Que la question migratoire soit d'actualité mondiale en ces temps de mondialisation tous azimuts est une évidence. Qu'elle soit une variable d'ajustement dans les surenchères en période électorale est une évidence. Qu'elle devienne source de tous les maux, défauts et crises sociales en est tout autre chose. Evoquer la question de la migration dans le cas précis de la crise sociale et politique qui secoue la France traduit le désarroi du gouvernement Macron à saisir toute la complexité et l'ampleur de la crise et de son incapacité à y répondre de manière responsable et juste. C'est un peu la cynique théorie de l'ex- ministre Charles Pasqua, personnage intriguant et sombre de la politique française, qui disait en substance que «lorsqu'on est empêtré dans une affaire, il faut susciter une autre affaire dans l'affaire, puis une autre jusqu'à ce que plus personne ne comprenne rien».
Voilà donc le président français tenté de faire diversion au sein du mouvement des Gilets jaunes en leur insufflant l'idée sournoise qu'ils doivent se prononcer sur la question des immigrés qu'il sous-entend être l'une des causes de leur misère. Depuis presque trois mois que des Français manifestent essentiellement pour leur pouvoir d'achat, pour plus de justice fiscale et une meilleure pratique de la démocratie participative, sans jamais réclamer de «quotas d'immigrés» ni évoquer des problèmes liés à l'immigration, M. Emmanuel Macron lance le «sujet» dans «son grand débat national». Comble de la provocation, le débat finira dans trois mois, fin mars, soit à deux mois des élections européennes. Du pain bénit pour l'extrême droite qui faillit le battre lors de son élection en 2017.
Autrement dit, Emmanuel Macron n'a pas encore quitté l'année 2017 qui l'a placé en orbite, loin de la terre en le (se) faisant «Jupiter». Lorsque même des hommes politiques de droite disent s'étonner que la question migratoire soit introduite dans le débat de la crise des Gilets jaunes, il y a de quoi s'interroger sur les capacités d'écoute du président et son gouvernement et surtout s'ils ont bien compris l'état de la France profonde, celle des «invisibles» de la république. Aux fins de mois difficiles dont se plaignent les Gilets jaunes, le président leur répond immigration.
Certes, la question migratoire n'est pas la seule posée dans la lettre du président, mais elle est à l'image du «vers dans le fruit» : une fois dedans, il pourrit le reste. Le débat censé faire un bilan des revendications des Gilets jaunes sur leurs difficultés de vivre correctement sera certainement pollué par les courants extrémistes, xénophobes et racistes qui saisiront l'occasion pour charger les immigrés de bien des problèmes des Français. Marine Le Pen et ses compères se frottent les mains. Le président Macron leur ouvre le débat à la veille des élections européennes et au moment d'une autre crise plus inquiétante, celle de l'UE.
Ce mardi le parlement britannique se prononce sur la forme de divorce avec l'UE, et quelle que soit l'issue de ce vote, la Grande-Bretagne quittera l'UE avec des conséquences incertaines pour tous. Dans le même temps en Allemagne le parti d'extrême droite, l'AFD, crédité de 16% de votes pour les élections européennes, a placé lors de son congrès de la semaine dernière, la question migratoire en tête de sa campagne électorale et la perspective de divorcer l'Allemagne de l'UE (Dexit). Par ailleurs, l'Italie de Mattéo Salvini et consorts se concerte avec la Pologne pour créer un axe »Rome-Varsovie» pour faire barrage à l'axe «Paris-Berlin» dans la conduite des affaires européennes. Raison ? La question migratoire entre autres. C'est pour dire combien la relation entre la crise européenne marquée par des tentatives de divorce est née en grande partie de la manipulation de la question migratoire. S'il est évident encore une fois que la question migratoire est une actualité mondiale et qu'il est légitime d'en discuter, il est par contre risqué de la surenchérir et de la lier à tous les problèmes et injustices sociales qui se posent aux Européens et de la «sortir» au moindre frémissement de la société.
En introduisant cette question dans le débat, Emmanuel Macron botte en touche et prend toute la responsabilité du score électoral de la France le 26 mai prochain et de ses conséquences autant sur le climat politique français que dans le reste de l'Europe.


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