Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, sera à Alger, à partir d'aujourd'hui pour deux jours, a rapporté, hier, un communiqué du Département de Messahel. Après la visite de ce dernier, à Moscou en février 2018, c'est au tour de son homologue russe d'honorer son invitation dans le cadre « du dialogue politique régulier et de la concertation permanente entre les deux pays instaurés depuis la signature de la Déclaration commune sur le partenariat stratégique entre l'Algérie et la Fédération de Russie, le 2 avril 2001 », précise la même source. Ce séjour intervient, également, à quelques jours de la tenue de la 9ème session de la Commission mixte économique algéro-russe, prévue à Moscou du 28 au 30 janvier 2019 prochains, ajoute le communiqué. Au menu, un examen d'ensemble de l'état et des perspectives des relations bilatérales avec, probablement, la question du blé russe destiné au marché algérien, ainsi qu'un échange de vues sur les dossiers importants, à l'image des récents développements de la situation en Libye, la situation au Sahel, au Mali, en Syrie et l'évolution du dossier du Sahara Occidental. « Les relations algéro-russes ont atteint un tel niveau d'intensité et d'exemplarité, que nous souhaitons le même type de coopération avec tous nos partenaires étrangers», avait déclaré le 13 novembre dernier, à Alger, Viktor Bondarev, le président du Comité de la Défense et de la Sécurité du Conseil de la Fédération de Russie, comme pour témoigner d'une relation privilégiée entre les deux pays qu'on veut davantage développer. Un partenariat qui a fait de l'Algérie un des clients majeurs de l'armement russe puisqu'elle arrivait dans le top 3 des clients de Moscou, selon un classement publié par l'entreprise britannique spécialisée dans le domaine de la Défense «Jane«s». L'Algérie est considérée comme un partenaire traditionnel de la Russie dans le domaine depuis des dizaines d'années, selon l'entreprise spécialisée, qui a fait savoir qu'« à l'issue de l'année 2016, l'Algérie a acheté pour 924 millions de dollars d'armements russes», derrière l'Inde (1,2 milliard de dollars) et la Chine (959 millions de dollars). La même source précisait que «le partenariat militaro-technique est fort varié : allant des avions et hélicoptères de combat modernes aux systèmes anti-missiles et aux sous-marins». Sur le plan de la coopération sécuritaire, l'un des thèmes majeurs des relations bilatérales, Alger a rejoint les 34 services de renseignement de 26 pays, abonnés à la Banque de données internationale sur les terroristes étrangers, créée par le Service fédéral de sécurité russe (FSB). « C'est un pas de plus vers une coopération plus étroite pour contrecarrer la menace terroriste», avait affirmé le chef de la diplomatie russe. En 2017, le FSB avait créé cette base de données contenant des informations relatives aux terroristes étrangers alors que Lavrov appelait les autres pays à rejoindre la nouvelle base de données antiterroriste. Lors de sa visite, en février dernier, dans la capitale russe, Messahel avait attiré l'attention sur des efforts conjoints fructueux dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, indiquant que les deux pays partagent la même vision sur de nombreux dossiers d'actualité internationale, à l'instar des accords de paix en Syrie, la question sahraouie, la situation au Sahel et dans la zone du conflit israélo-palestinien, Lavrov saluant les efforts de l'Algérie, dans le processus de paix en Libye. Les deux parties ont, également, abordé la coopération dans le secteur de l'Energie perçue comme une sphère particulièrement prometteuse, y compris celle dans le format du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF). Lors de sa dernière visite, en Algérie, Alexandre Morozov, le vice-ministre russe de l'Industrie et du Commerce, avait déclaré, notamment, que la Russie cherche à renforcer la coopération bilatérale avec l'Algérie et consolider la cadence des investissements, communs entre les deux pays, expliquant que plusieurs projets d'investissements en Industrie mécanique sont en gestation.