«Je dois clarifier quelque chose que les Algériens doivent savoir : le ministère de l'Intérieur n'est pas législateur, le retrait des formulaires par de nombreux citoyens n'est qu'une intention à la candidature (...); en 2014, il y a eu plus de 114 personnes qui l'ont fait. La déclaration est du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire dans la soirée du lundi dernier, au salon d'honneur de l'aéroport de Annaba. Noureddine Bedoui venait d'achever la visite qu'il a effectuée dans la wilaya afin de s'enquérir des conséquences des inondations de janvier dernier et les moyens de prise en charge des diverses situations. Interrogé sur les nombreux retraits de formulaires de signature en prévision de l'élection présidentielle du 18 avril prochain, Bedoui a tenu à préciser que ce ne sont pas des candidats mais seulement des intentions de l'être. « Nous nous devons de garantir la transparence dans cette étape de collecte des signatures mais je dois clarifier quelque chose que les Algériens doivent savoir : les demandes enregistrées sont des intentions d'être candidat conformément aux lois de la République et à la Constitution de ce pays ». Il souligne ainsi que « le ministère n'est pas législateur, il œuvre à l'application de la Constitution et des lois ». A propos du nombre élevé de citoyens qui se sont présentés au ministère de l'Intérieur pour le retrait des formulaires, il revient à l'élection présidentielle de 2014 pour faire savoir que «parce que les médias ne s'intéressaient pas à cet aspect en ce temps, il y avait plus de 114 citoyens qui avaient retiré les formulaires pour exprimer leur intention d'être candidat à l'élection, c'est notre devoir de les leur remettre». Et, a-t-il affirmé, «ce sont les autres institutions constitutionnelles qui ont la prérogative de trancher dans la demande de chaque citoyen». Il estime que «c'est ça la force du respect de la Constitution et du respect des valeurs constitutionnelles de ce pays, personne ne peut juger, accepter ou refuser qui que ce soit, nous sommes un Etat des institutions, c'est à l'Etat d'accepter ou de refuser conformément aux lois de la République». Il étaye ses propos en notant que «dans des pays qui sont développés dans ce domaine (organisation des élections ndlr), dans ce genre d'occasions, il y a des centaines et des centaines de citoyens qui font part de leur intention d'être candidat, à la fin, on ne retrouve que les cavaliers (El forsane) qui remplissent les critères imposés par la loi qui sont retenus comme candidats aux élections». Dans la journée, au cours de ses déplacements à travers la wilaya de Annaba, le ministre de l'Intérieur a assuré à propos de l'élection présidentielle à venir que «toutes les mesures organisationnelles et procédurales ont été prises pour réussir ce rendez-vous». Il affirme que «c'est une occasion pour qu'on rappelle les défis sécuritaires qui sont devenus tenaces et les menaces qui se multiplient à l'approche de chaque rendez-vous électoral, on doit préserver la sécurité et la stabilité du pays». Lors de sa rencontre avec la société civile dans la soirée du lundi dernier, Bedoui sera interrogé sur la prise en charge de la harga et l'utilité de la conférence nationale qu'il a organisée à Alger pour l'examen de ce phénomène. « On a essayé de comprendre (...), on a reconnu que le côté sécuritaire seul n'est pas suffisant pour régler ce problème », a-t-il dit. Il fera savoir à l'assistance que « 99% des recommandations et décisions prises émanent des forces de proposition de la société civile (...), chaque mort, c'est la responsabilité de nous tous, tout est lié ». Il pense que « rien n'empêche les autorités locales d'organiser des rencontres de ce genre dans leurs wilayas respectives et faire participer tout le monde pour voir ensemble ce qu'il pourrait être fait ». Le ministre de l'Intérieur a déploré «le manque de contact entre tous, alors qu'il doit exister pour recenser les problèmes et pouvoir mettre en place des mécanismes pour les résoudre».