La cohabitation entre le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, et le président de la Ligue de football professionnel, Abdelkrim Medouar, devient de plus en plus difficile pour ne pas dire impossible. Les derniers événements ayant secoué la FAF et la LFP dénotent une nouvelle fois que les deux présidents ne sont pas sur la même longueur d'onde et ont du mal à se mettre d'accord. En effet, la sortie maladroite de Medouar qui a menacé d'empêcher les caméras de la Télévision nationale d'accéder aux stades le jour du championnat pour protester contre le non payement par l'ENTV d'une partie des droits de retransmission télévisuelle des matches, a donné l'occasion à Zetchi de malmener Medouar. Ce dernier a eu tort en s'attaquant à la Télévision nationale, sachant que la LFP ne protège pas l'exclusivité des droits de retransmission TV. Dans le dernier communiqué du bureau fédéral, il est mentionné que la FAF «a privilégié la voie du dialogue et de la sagesse avec le partenaire historique qu'est l'EPTV. Le président de la FAF s'est d'ailleurs engagé à programmer une réunion FAF-LFP-EPTV pour trouver une solution qui satisfasse tout le monde». Ainsi, au moment où Medouar prône le boycott, Zetchi privilégie le dialogue. Selon des indiscrétions, Zetchi aurait menacé Medouar, en pleine réunion du bureau fédéral, de lui faire subir le même sort que l'ancien président la LFP, Mahfoud Kerbadj. Pour rappel, Zetchi avait décidé de mettre fin à la convention entre la FAF et la LFP, ce qui avait permis de dégommer Kerbadj de la présidence de la LFP. La menace de Zetchi est en train d'être mise en exécution puisque la FAF a commencé à ôter un nombre de prérogatives à la LFP. Désormais, la délivrance des licences au profit des clubs ne relève plus de la LFP. La FAF a décidé de confier ce dossier à la Chambre nationale de résolution des litiges, laquelle doit d'abord vérifier si les clubs n'ont pas de dettes envers les joueurs. Medouar s'était aussi plaint que la LFP ne s'occupe plus des licences. Le président de la FAF n'a pas manqué aussi de reprocher à Medouar la «mauvaise gestion du championnat», dont les matches sont programmés de manière aléatoire. Les journées de championnat ne se déroulent plus durant le week-end, mais tous les jours de la semaine, ce qui pénalise la Télévision nationale mais aussi les supporters et spectateurs qui ne peuvent pas se déplacer aux stades. Pour riposter, le président de la LFP n'observe plus l'obligation de réserve et critique ouvertement l'arbitrage, dont la gestion relève directement de la FAF. Medouar a reconnu que l'arbitrage est géré par la FAF, mais cela ne l'empêche pas de tirer sur l'arbitrage et par conséquent sur la FAF. La guerre entre Zetchi et Medouar ne date pas d'aujourd'hui. Pour rappel, Medouar a été le premier à s'opposer à l'élection de Zetchi et avait continué de le critiquer, quand il déclarait que «la gestion de la FAF est différente de la gestion d'un club sans pression comme le Paradou AC». Zetchi avait également choisi son candidat à la LFP, en l'occurrence El-Moro, mais Medouar a été imposé par le ministère de la Jeunesse et des Sports. En ce sens, il faut s'attendre à ce que Medouar soit dégommé dès le départ de l'actuel MJS. En attendant, la guerre sournoise entre les deux présidents continue.