Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Abdelkrim Medouar, a commis l'erreur de s'attaquer à l'Etablissement public de télévision (EPTV) qu'il a accusé de ne pas honorer ses engagements. Il est même allé jusqu'à menacer caméras de l'ENTV de ne pas accéder aux stades à l'occasion des matches de championnat. Or, il se trouve que c'est la LFP qui n'a pas honoré ses engagements et qui risque de brader à la télévision nationale les droits de retransmission télévisuelle des matches de championnat. En ce sens, l'EPTV ou l'ENTV évoque dans son communiqué «une défaillance dramatique en matière de protection de ses droits» de la part de la LFP. «En dépit d'une conjoncture difficile, les engagements financiers de l'EPTV ont toujours été honorés, et ce malgré une défaillance dramatique en matière de protection de ses droits par le piratage systématique de certains éditeurs de service de télévision ainsi qu'à l'intérieur des enceintes de compétition», souligne le communiqué de l'EPTV. Au sujet de la menace de la LFP d'interdire à l'ENTV la retransmission des matches de championnat, la télévision nationale a qualifié cette attitude de «violation flagrante des termes du contrat liant les deux partenaires» ce qui pourrait amener l'ENTV à ne pas payer. Plus loin, la télévision nationale au même titre que les clubs, dénonce «la programmation anarchique et hasardeuse de la compétition, ce qui a provoqué un impact financier négatif important». L'ENTV s'est également plaint du «nombre sans cesse croissant de matches à huis clos». En vérité, la LFP, qui fait dans l'amateurisme, n'a pas protégé les droits de retransmission TV quand on voit les caméras des chaînes de télévision privées accéder aux stades. Ces chaînes ont même accès aux coulisses des matches et se permettent de filmer les séquences des matches des championnats des Ligues 1 et 2, alors que l'ENTV a acquis en exclusivité les droits de retransmission des matches. Pour rappel, au temps de l'ancien LFP que dirigeait Mahfoud Kerbadj, il était interdit aux chaînes TV privées d'accéder aux stades ou de filmer des séquences des matches. Pis encore, le président de la LFP aurait dû se plaindre des droits de retransmission TV qu'une chaîne TV privée (Dzaïr News) n'a pas encore honorés. Compte tenu du piratage que pratiquent ces chaînes privées, l'ENTV a invité la LFP à lancer un appel à candidatures pour l'attribution des droits de retransmission en toute équité. En ce sens, la télévision nationale se retrouvera en position de force et négociera à l'aise avec la LFP dans la mesure où les autres chaînes TV privées, habituées au piratage, ne pourront pas concurrencer la télévision nationale publique. En d'autres termes, la maladresse de Medouar pourrait coûter cher aux clubs, lesquels espéraient revoir les droits de retransmission télévisuelle à la hausse.