Avec la gestion de certains dirigeants, le football algérien n'est pas encore prêt à sortir de l'engrenage dans lequel il se trouve. La stabilité d'un encadrement technique, considérée comme un gage de réussite d'une équipe, est mise à l'index. Sinon, comment expliquer ce qui se passe au sein des clubs des Ligues 1 et 2 ? L'avènement du professionnalisme n'a pas stoppé cette valse maladive des entraîneurs qui ronge nos championnats. Ce qui prouve que nos clubs sont toujours envahis par une mentalité d'amateurisme. Encore plus, la dernière décision de la FAF d'octroyer aux clubs professionnels deux licences par saison pour l'engagement d'un entraîneur des séniors est bafouée. Aujourd'hui, ils sont plusieurs à avoir outrepassé cette directive. L'ESS, avec Rachid Taoussi et Noureddine Zekri, a bénéficié d'une troisième licence pour Nabil Neghiz. Le MCO, après avoir consommé deux licences pour Badou Zaki et Omar Belatoui, a engagé un troisième entraîneur, Jean-Michel Cavalli. Le DRBT en est à son troisième coach, Lamine Bougherara, après le Tunisien Hamadi Dou et Kamel Bouhellal. Sans compter l'USMBA qui est à la recherche d'un entraîneur après que les Moaz Bouakaz et Youcef Bouzidi ont remis le tablier. Aujourd'hui, on vient d'apprendre que l'ASAM compte engager Aït Djoudi pour succéder au Franco-Serbe Daniel Darko Janackovic, qui avait lui aussi remplacé Lakhdar Adjali. Au MOB, c'est l'incompréhension. Alain Michel, limogé pour insuffisance de résultats, est attendu pour succéder à Madoui, qui l'avait lui-même suppléé ! Bizarre, n'est ce pas ? La question que l'on se pose, c'est sur quelle base et pour quel projet sportif peut-on se permettre d'engager un entraîneur à huit matches de la fin du championnat ? Dans ce même contexte, il y a lieu de mettre en relief la situation catastrophique qui règne à l'USMBA qui est en train de récolter ce qu'ont semé ses dirigeants. A l'USMBA, c'est le statu quo à propos de la barre technique, alors que le club est menacé par la relégation au grand dam de ses supporters. Mouassa, Benchadli, Slimani, Hammouche et Ifticene sont annoncés au moment où Cherif El-Ouazzani et Youcef Bouzidi ont décliné les offres. A Sidi Bel-Abbès, certains dirigeants qui se considèrent comme les sauveurs du club utilisent ce dernier à des fins personnelles. Sont-ils conscients de leurs actes ? Cela mérite bien une réponse. Ce qui se passe dans ce mythique club est la photocopie chez les autres formations de l'élite, et même dans tous les clubs sans exception. En somme, le développement du football algérien n'est qu'un vain mot chez nous. D'ailleurs, rien n'a flirté des nouvelles dispositions qui font obligation aux clubs de la LFP d'engager un technicien pour le poste de directeur technique sportif (DTS). Gage de réussite dans le football et le sport en général, la stabilité semble être le dernier souci des intouchables présidents de club, qui changent d'entraîneurs pour apaiser et contenir la colère des supporters. A ce train-là, le football algérien n'est pas près de voir le bout du tunnel...