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«L'automne du patriarche» (*)
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 07 - 03 - 2019

Le monde observe avec stupeur le geste d'agonie du pouvoir algérien: présenter la photo dans un cadre d'un homme vieux, très malade, voire inconscient à l'élection présidentielle !
A l'évidence, le pouvoir, c'est à dire Bouteflika, son clan, son gouvernement, ses réseaux et soutiens ont perdu tout notion du réel de la nation algérien ne. Ils sont dans le déni absolu et à ce titre cela n'est rien d'autre que la manifestation de cette maladie psychiatrique: vivant une angoisse extrême, le malade fuit la réalité qui s'impose à lui parce que trop douloureuse pour lui. Le cas du déni de grossesse chez certaines femmes en est l'exemple-type enseigné aux étudiants en médecine. Le peuple, jeune et moins jeune, crie à travers tout le pays son rejet du système et ses hommes au pouvoir qui n'entend et ne voit rien.
Pire, ce pouvoir aujourd'hui identifié et cerné par le peuple unanime croit encore ( maladie oblige) s'en sortir avec un deal de dupes en lui soumettant, via sa lettre -programme attribuée au président alité sur un lit d'hôpital étranger, loin du pays. Au déni s'ajoute l'affront. Englué dans ses contradictions d'intérêts et acculé par la fronde populaire, le pouvoir panique, se contredit dans la même phrase, viole la loi y compris la Constitution, loi suprême, ment: « Le président est en bonne santé, mais ne peut se présenter lui-même au Conseil constitutionnel pour déposer sa candidature parce qu'il est malade» affirme le communiqué de la présidence ! Puis de proposer de ne pas se représenter pour un sixième mandat ( rien que ça!) s'il est réélu ( la bonne farce !) et d'organiser une élection anticipée dans l'année. Rappelons que Bouteflika avait promis en 2014 lors de sa campagne pour un quatrième mandat pratiquement le même deal aux Algériens à la fin, c'est à dire aujourd'hui. Question: Nonobstant l'anti-constitutionnalité avérée de la candidature de Abdelaziz Bouteflika, pourquoi ceux qui parlent et agissent en son nom veulent-ils gagner une année de plus à gouverner ce pays?
Dans une telle hypothèse, honoreront-ils leur engagement ? N'inventeront-ils pas d'autres «situations exceptionnelles» pour rester les cinq années du mandat, voire organiseront leur propre succession pour s'enivrer du pouvoir ad-vitam eaternam ? Le monde observe l'agonie du pouvoir algérien avec stupéfaction: présenter sans vergogne et sans honte la photo dans un cadre d'un grand malade vieux, grabataire, voire inconscient comme candidat et sauveur du pays! Terrible fin de règne.
Elle ressemble incroyablement à l'histoire contée par Gabriel Garcia Marquez dans son roman « l'Automne du Patriarche» paru en 1975 racontant la chute pathétique et douloureuse de Zacarias, dictateur qui ne se rappelait plus de son nom et de la durée de son règne tellement il était isolé et coupé de son peuple et de la réalité du pays qu'il gouverne.
Chez nous, le patriarche Bouteflika n'a pas su assurer sa succession y compris au sein de ses amis, clan et soutiens. En vingt ans de pouvoir, il a fait le vide autour de lui et de l'Algérie. Il a explosé l'opposition en mille et un fragments, supprimé ou dompté tous les acteurs de la médiation ou intermédiation sociale et politique tels les syndicats, les organisations et corporations sectorielles, les associations civiles etc. En clair il a réduit à la soumission ou à la clandestinité toute forme d'énergie nécessaire à toute société aspirant à une évolution moderne, démocratique et libre.
Ses armes? le clientélisme politique, la corruption, la manipulation et le viol des lois pour la soumission des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire en plus de la menace, l'intimidation et le chantage à celui de la presse et des médias. Résultat aujourd'hui: l'énorme vide et anarchie dans l'organisation et le fonctionnement traditionnel des mécanismes politiques (institutions régaliennes notamment) du pays. Ne reste au peuple algérien que la rue ! Il s'en empare comme seul et ultime recours et moyen d'exprimer son réquisitoire et prononcer sa sentence: «Dégagez!» A ce prononcé du verdict populaire les partisans de la continuité avec Bouteflika brandissent les réalisations du pays durant ces vingt dernières années. A quels prix ?
Ils nient et se cachent les yeux devant les énormes dégâts sociaux particulièrement chez les jeunes, le recul des libertés, le désespoir et la mal-vie qui inondent le pays et surtout ne comprennent pas encore cette immense colère et révolte de tout un peuple.
A tout symptôme correspond un mal. Les manifestations populaires ont bien une raison, non ?! L'aveuglement de ce pouvoir le prive à saisir et comprendre que ce qui se passe dans le pays est grave, sérieux, juste et légitime.
Il persiste dans son déni et en voit de simples événements passagers comme il avait l'habitude de traiter les émeutes récurrentes ça et là dans le pays ces dernières années.
C'était autant d'alertes et d'appels au secours des populations exsangues des villes et villages oubliés à leur sort. A l'inverse, Alger dispose du plus haut minaret d'Afrique d'une mosquée gigantesque à la gloire du chef suprême à un prix qui donne le vertige. L'écart est trop choquant, méprisant même pour des villageois et campagnards qui attendent depuis longtemps une simple route, une unité de soins ou l'adduction aux réseaux de gaz.
Ce réveil du peuple pour reconquérir sa dignité est historique par sa puissance, son intensité et par dessus tout sa maturité: pacifique, civilisé, généreux , décidé. Nous avons pour une large majorité d'entre-nous désespéré et cru à une irréversible «régression féconde» du pays et son peuple, nous vivions une sorte de fatalité du destin triste et sombre jusqu'à ce 22 février et sa suite. Le peuple veut reprendre son destin en main, le libérer des prédateurs, vampires et profiteurs en tout genre.
La nature pacifique des manifestations, l'adhésion populaire unanime qui l'accompagne présage d'un authentique réveil à la justice et la liberté, ouvre une espérance si longtemps attendue par le pays profond. Plus rien ne sera comme avant. Et tant mieux!
(*) Titre du roman du prix Nobel « Gabriel Garcia Marquez « paru en 1975.


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