Lautisme ou plus généralement les troubles du spectre autistique (TSA) sont des troubles du développement humain caractérisés par une interaction sociale et une communication anormales, avec des comportements restreints et répétitifs. Aujourd'hui 2 avril est célébrée la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme. Une maladie méconnue et sous-estimée et qui touche de plus en plus d'enfants à Oran. Pour améliorer la prise en charge de cette catégorie d'enfants, la direction de la santé et de la population a annoncé l'ouverture d'un nouveau centre pédopsychiatrique destiné à la prise en charge des enfants autistes âgés de moins de 12 ans. Le docteur Boukhari chef de service de la prévention auprès de la direction de la santé a indiqué que cette structure sera ouverte au niveau de la polyclinique de Sidi Marouf. «Ce centre va assurer les consultations spécialisées et aussi le dépistage de cette pathologie», a indiqué le Dr Boukhari youcef. Il sera doté de trois salles dirigées par un pédopsychiatre, un orthophoniste et un psychologue. Il a ajouté que ce nouveau service vient renforcer les deux centres ouverts par la direction de la santé en 2017 et en 2018. L'un d'eux a été ouvert en 2017 au niveau de l'EHS psychiatrique de Sidi Chami pour la prise en charge des enfants autistes âgés de plus de 12 ans et le deuxième destiné à la prise en charge des enfants autistes âgés de moins de 12 ans en 2018 au niveau de l'établissement public de santé de proximité de Bir El Djir. A Oran, le nombre des enfants autistes ne cesse d'augmenter. Le Dr Boukhari a ajouté qu'avoir un enfant autiste est un combat de tous les jours. Il fera également état « de nombreux divorces pour cette raison, parce que, dans bien des cas, les parents se rejettent la responsabilité de ces enfants. 50% des couples qui ont des enfants qui traînent un handicap lourd tel que l'autisme divorcent», a-t-il souligné. «Quand on a un enfant malade, c'est toujours difficile d'accepter cet état. On arrive quand même par l'admettre. Mais, apprendre qu'il n'y a ni école ni centre spécialisé pour lui, qu'il n'existe pas de solution pour lui dans un avenir proche est vraiment déprimant», avoue Laila mère de deux enfants autistes. Cette situation résulte de l'absence d'institutions spécifiques pour les personnes autistes, dotées d'équipes multidisciplinaires qui toucheraient aux différentes difficultés de l'enfant. Les parents désemparés et souvent seuls, mènent un combat au quotidien pour la prise en charge de leurs enfants. Le dépistage précoce de ces cas permet une réelle prise en charge et une amélioration de leur état. Plusieurs mesures ont été prises pour faire face à cette situation. Dans ce cadre, près de 120 licenciés en psychologie, orthophonistes et autre spécialistes ont bénéficiée de contrats de travail pour l'encadrement de près de 300 enfants autistes répartis sur les centres relevant de la direction de l'action sociale et les 29 classes préparatoires intégrées dans des écoles primaire ouvertes à Oran. La DAS a ainsi mis à la disposition des enfants autistes des éducatrices et auxiliaires de vie scolaire (AVS). Ce sont des psychologues dont le rôle consiste essentiellement à accompagner l'enfant en classe. Ces classes d'aide à l'insertion de l'enfant autiste âgé de moins de 9 ans sont ouvertes à travers plusieurs communes. Après une durée d'accompagnement, chacun de ces petits, si tout se passe comme prévu, sera intégré dans une classe de 2ème année primaire avec les enfants normaux. Notons que le syndrome autistique est défini par les professionnels comme un trouble envahissant du développement, qui apparaît avant 3 ans. Il bloque l'évolution normale des fonctions intellectuelles, émotionnelles, sensorielles et motrices liées au développement du jeune enfant. En Algérie, l'autisme est très mal connu, y compris dans le milieu médical. Les chiffres montrent que pour 10 000 naissances dans le monde, il existe entre 2 à 5 cas d'autisme, touchant plus souvent les garçons que les filles, dans une proportion de quatre à cinq hommes pour une femme.