Le richissime homme d'affaires et patron d'industrie Issad Rebrab n'appartient pas à la « issaba » qui s'est constituée en pouvoir extra-constitutionnel dont le nouvel homme fort du pays, le général de corps d'armée Gaïd Salah, a promis qu'elle aura des comptes à rendre. Sa convocation par la justice et son incarcération au même titre que les oligarques ayant appartenu à cette « issaba » ne pouvait évidemment que susciter des interrogations chez ceux qui se fiant à sa réputation d'opposant à celle-ci que lui ont tressée certains médias n'ont pas imaginé qu'il puisse être concerné par l'opération « mains propres » déclenchée par la justice. Il leur faut pourtant se désillusionner et ne pas continuer à croire à la fiction qu'un Issad Rebrab ayant bâti son empire économique et la richesse financière dont il dispose en s'étant tenu loin du pouvoir et sans avoir eu recours à ses « largesses ». Rebrab ne peut être compté parmi la « issaba » qui a constitué l'entourage de Bouteflika, mais il a été incontestablement dans cette autre qui a sévi avec le sponsoring de « Reboub Dzair » qui ont été eux aussi à un moment des puissances en capacité d'orienter la distribution prédatrice de la rente. Il n'échappe à personne que ces « Reboub Dzair » sont revenus au-devant de la scène et tentent de détourner à leur profit le mouvement de contestation populaire qui cible la « issaba » qui les a déchus du pouvoir qu'ils ont détenu. Il en a résulté une guerre sourde entre eux et le pouvoir de fait incarné par Gaïd Salah avec lequel ils ont un lourd et non soldé contentieux. Celui-ci qui a certainement des raisons de ne pas s'en prendre à eux frontalement a tout de même décidé de croiser le fer avec leur camp en faisant en sorte que la justice mette dans la fournée des oligarques et autres prédateurs concernés par l'opération «mains propres» l'homme d'affaires qui leur est proche. Certes Issad Rebrab s'est attiré les déboires qui sont les siens étant tout en raison de sa proximité avec les «Reboub Dzair» qui sont dans le collimateur du nouvel homme fort du pays. Il ne faut pas pour autant être naïf au point de voir en lui une «victime» n'étant pas passible des chefs d'accusation émis à son encontre. Moins visiblement que les oligarques dont il partage le sort, Rebrab a eu sa part de la curée prédatrice dont l'Algérie est en proie depuis des décennies. Sans cela sa prétendue «success story» n'aurait pu avoir lieu dans un système où la réussite n'a été possible qu'en étant admis dans le clan dispensateur des moyens de la construire. Tous les oligarques se valent, aucun d'entre eux n'a la blancheur neige.