Vingt-huit associations, collectifs et syndicats, de dynamiques différentes, ont participé, samedi dernier, à la première rencontre nationale du Collectif de la Société civile algérienne pour une transition démocratique et pacifique, une réunion «dédiée à la mémoire de Ramzi Yettou, martyr du mouvement populaire, une victime des violences policières», indique le communiqué du Collectif. Décliné en cinq points, ce document de travail rappelle les fondamentaux du mouvement du 22 février, en saluant «la qualité exceptionnelle de la mobilisation populaire pacifique qui a permis d'ouvrir une nouvelle période historique du pays et de rendre possible la réalisation des rêves de liberté et de justice des Algériennes et Algériens». La même source dénonce «vigoureusement» la répression contre la population, évoquant «les interpellations de citoyens» accusant «les violences policières» de vouloir «diffuser la peur». La rencontre s'inquiète de la poursuite et du renforcement du «blocage systématique de l'accès à Alger» ainsi que l'incarcération des détenus d'opinion d'avant le 22 février, citant en exemple le cas de Hadj Ghermoul. Les participants appellent, aussi, à la levée immédiate des lois liberticides. «Le dispositif répressif des libertés de l'ère Bouteflika est resté tel quel. Les droits de réunions, de manifestations, d'associations sont toujours spoliés pour les citoyens qui démontrent, par centaines de milliers, leur volonté d'agir, de s'organiser pour changer l'Algérie par leur participation à la vie publique», précise le communiqué. Ce dernier rappelle que «la révolution démocratique en cours veut en finir avec le système» et appelle à l'ouverture d'une transition politique pour construire de nouvelles institutions. Les participants estiment que l'intérim constitutionnel instauré le 02 avril dernier, sous l'impulsion de l'Etat major de l'ANP «est un processus mort-né», et affirment qu'«il ne peut pas y avoir d'élections présidentielles, le 4 juillet prochain». Par ailleurs, le Collectif déplore l'absence de volonté politique du pouvoir pour donner une suite à la revendication populaire qui exige le changement radical du système. Il se dit aussi favorable «à l'ouverture d'un dialogue entre le pouvoir politique et l'ensemble des acteurs» qu'ils soient issus de la société civile ou de la classe politique, présents «de différentes manières dans le mouvement populaire». Un dialogue, dont la forme n'est pas encore définie, qui dégagera, selon les signataires du document, «la feuille de route finale de la transition, sa durée et l'identité de ses animateurs». La Société civile se promet, «à travers ses organisations» de participer à ce processus, en veillant à la défense de ses revendications. Le Collectif souligne sa volonté «à fusionner avec les initiatives les plus proches» et décide d'organiser, dans les meilleurs délais, une conférence nationale de la Société civile algérienne ouverte. Pour rappel, le Collectif est composé, entre autres, de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'Homme (LADDH, Benissad/Zahouane), de Raj, de SOS Disparus, du SNAPAP ou encore de la CGATA (Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie) et le collectif des Haraga disparus en mer.