L'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, est reparti libre du tribunal de première instance de Tipaza après une audition de près de deux heures par le juge d'instruction. Le général-major était convoqué, hier, en compagnie de l'un de ses fils, dans le cadre d'une enquête en cours sur des présomptions de corruption. Pourtant, l'ex-patron de la police s'est présenté seul et non accompagné de son fils, comme annoncé, précédemment, aux environs de 10h, sans qu'aucune accusation ne lui soit portée en cette première audition, devant se poursuivre dans les prochains jours. C'est au milieu d'un important dispositif sécuritaire et d'une foule de journalistes que Hamel s'est présenté au tribunal, à bord d'une berline noire, alors que les abords du palais de Justice étaient pris d'assaut par une marée humaine scandant des slogans contre la corruption et réclamant justice et lutte contre la corruption, sous toutes ses formes. Nombre d'agents de police, licenciés, ont protesté contre la mauvaise gestion des affaires de la DGSN, durant la période du général-major. Rappelons que Hamel et l'un de ses fils ont été cités dans le cadre d'une affaire relative à des «activités illégales, trafic d'influence, détournement de foncier et abus de fonction». Confiée à la gendarmerie, cette enquête concerne un terrain situé à Magtaa Kheïra, près de Koléa, selon des comptes-rendus de presse. Le terrain a été acquis en 2013 pour accueillir un projet d'investissement. L'acquisition avait d'abord été bloquée par la gendarmerie au motif qu'il s'agissait d'un terrain agricole. Les acquéreurs ont ensuite été régularisés par une décision du ministère de l'Agriculture. Par ailleurs, et dans le même contexte judiciaire, l'actuel ministre des Finances et ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, a comparu, hier, devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger pour être auditionné. La Brigade des investigations de la gendarmerie nationale avait remis, la semaine dernière, des convocations avec PV à l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia et Mohamed Loukal pour comparaître devant la justice. Tout comme Hamel, Loukal a quitté le tribunal librement. Rappelons que le tribunal avait convoqué, le 20 avril dernier, Ouyahia et Loukal pour «des affaires de dilapidation des deniers publics et de privilèges indus », a rapporté l'Entreprise publique de la télévision (EPTV), la chaîne publique n°1. Les deux hommes ne s'étaient pas présentés à leur convocation alors qu'une imposante foule s'était amassée aux alentours du tribunal. Si Mohamed Loukal a été entendu par la justice, l'ancien Premier ministre est lui convoqué, aujourd'hui, pour être auditionné par le même parquet.