L'ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, a comparu, jeudi matin devant le procureur de la République près le Tribunal de Sidi M'hamed, à Alger. L'ex-patron de la police a été auditionné dans le cadre de l'affaire dite d' El bouchi' concernant les 701 kg de cocaïne saisis au large d'Oran, le 29 mai 2018. Abdelghani Hamel avait précisé, le 13 avril dernier, dans un entretien accordé à TSA, que ni lui ni son entourage n'ont «aucun lien ni de près ni de loin avec l'affaire de la cocaïne». Quant à l'implication de son ex-chauffeur (à la DGSN), il a répondu qu'il «doit répondre de ses actes devant la justice». Rappelons que l'homme avait été limogé le 26 juin 2018, une destitution en lien directe avec l'affaire de la saisie de la cocaïne, puisqu'elle est intervenue suite à sa déclaration faite le matin-même de son renvoi. L'ancien DGSN avait affirmé, à propos du dossier de la cocaïne, que l'«enquête préliminaire a été marquée par des dépassements mais les juges étaient vigilants». Plus loin, il déclare à la presse que «celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre». Une phrase lourde de sens qui aurait eu raison de son poste, limogé quelques heures plus tard par le président de la République. Lundi dernier, Hamel est reparti libre du tribunal de 1re Instance de Tipaza, après une audition de près de deux heures devant le juge d'instruction. Le général-major était convoqué dans le cadre d'une enquête en cours sur des présomptions de corruption. Lui et l'un de ses fils font l'objet d'une enquête pour « activités illégales, trafic d'influence, détournement de foncier et abus de fonction ». Confiée à la gendarmerie, cette enquête concerne un terrain situé à Magtaa Kheïra, près de Koléa, a rapporté TSA. Le terrain a été acquis, en 2013, pour accueillir un projet d'investissement. L'acquisition avait d'abord été bloquée par la gendarmerie, au motif qu'il s'agissait d'un terrain agricole. Les acquéreurs ont ensuite été régularisés par une décision du ministère de l'Agriculture. Par ailleurs et toujours, dans le même contexte judiciaire, l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, comparaissait, pour sa part, mardi dernier, devant le procureur de la République près le Tribunal de Sidi M'hamed pour être auditionné dans des affaires de «dilapidation des deniers publics». Un important dispositif sécuritaire a été déployé autour du palais de justice, en présence d'une foule nombreuse de citoyens qui scandaient des slogans hostiles à l'ex-Premier ministre. Le SG du RND, au même titre que l'actuel ministre des Finances et ex-Gouverneur de la Banque d'Algérie avaient été convoqués, une première fois, par la justice, le 20 avril dernier, pour «des affaires de dilapidation des deniers publics et de privilèges indus », avait rapporté l'Entreprise publique de la Télévision (EPTV). Les deux hommes ne s'étaient pas présentés à leur convocation alors qu'une imposante foule s'était amassée aux alentours du tribunal. Le ministre des Finances a été auditionné, quant à lui, vingt-quatre heures plus tôt, devant la même juridiction. Ouyahia, tout comme Loukal sont repartis libres du tribunal.