Des dizaines d'universitaires, notamment de l'USTHB, ont investi hier des espaces publics, près de la Grande Poste à Alger, pour réclamer le départ des symboles qui ont servi et qui continuent de servir le système en place. Ayant l'habitude d'organiser des manifestations tous les mardis, les étudiants sont cette fois-ci sortis dans les rues dimanche, à la veille du début du mois de ramadan durant lequel ils ne comptent pas cesser de protester. Cette manifestation a été improvisée «pour encourager l'ensemble des universitaires à manifester durant ce mois sacré», nous dira une étudiante de l'USTHB en précisant qu'«on a n'a pas décidé de faire grève pour rester à la maison, mais pour faire pression sur le régime et restituer la souveraineté au peuple». Les slogans des étudiants sont clairs et nets, ils rejettent l'élection du 4 juillet prochain : «C'est le peuple qui choisira les représentants qui vont encadrer la période de transition et la préparation des élections et c'est le peuple qui choisira son président et non pas l'institution militaire», nous dira un des étudiants protestataires. Les étudiants qui sont sortis manifester ont été repoussés par les forces de l'ordre au niveau de la rue Pasteur pour ouvrir la circulation aux automobilistes. Malgré l'intervention de la police, les étudiants sont restés en face de la Grande Poste, devenue l'épicentre par excellence du mouvement de contestation. Signalons que la Grande Poste d'Alger a été quadrillée par un important dispositif sécuritaire depuis la matinée. Les étudiants continuaient à scander «Bensalah dégage !», «Bedoui dégage !», «Gouvernement de la honte dégage !», «FLN dégage !» avec le refrain «Système dégage !».