Le sélectionneur national, Djamel Belmadi a animé hier une conférence de presse à l'amphithéâtre Omar Kezzal du Centre technique national de Sidi Moussa, dans laquelle il est revenu sur ses choix de joueurs, retenus pour la CAN-2019 (21 juin-19 juillet). Belamdi a également évoqué la préparation et l'état d'esprit du groupe ainsi que ses ambitions pour le tournoi d'Egypte. «Le Qatar c'est pour les conditions climatiques» L'ancien capitaine des Verts a commencé par évoquer le stage de la sélection qui se tiendra au Qatar et sera ponctué par deux matches amicaux (Burundi le 11 juin et le Mali le 16). «Le stage au Qatar, ou un autre pays de la région, c'est pour les conditions climatiques. On est à 40° la journée en Egypte. Ce sont les mêmes conditions au Qatar. Si on restait à Sidi Moussa le soir on doit mettre des pulls et des collants. La deuxième raison c'était de réunir nos adversaires pour les matches amicaux au même endroit. Nous avons fait venir le Burundi et le Mali avec l'aide du la fédération qatarie. On va avoir d'excellentes conditions de travail, je suis certain, et on va s'entraîner dans un camp de base tout neuf, spécialement conçu pour le Mondial 2022», dira Belmadi au sujet de la préparation. «L'expérience et l'état d'esprit» Abordant la liste des joueurs retenus, il était surtout question pour Belmadi de fermer la porte aux spéculations et de répondre aux critiques dont il a fait l'objet au sujet des choix de joueurs, à l'image Faouzi Ghoulam, qui a recommencé à enchaîner les matchs avec Naples mais qui ne se sentait visiblement pas prêt pour la CAN. L'absence d'Andy Delort, qui a visiblement fait les frais de sa situation administrative complexe, ou encore le cas d'Islam Slimani, rappelé malgré sa saison chaotique avec Fenerbahçe. Belmadi a insisté sur deux choses, à savoir l'expérience et l'état d'esprit des joueurs, qui se donnent à fond sur le terrain. «Slimani a une précieuse expérience, mais c'est sûr que son manque de compétition pourrait se faire sentir, car il n'a pas joué depuis le 22 février. Son style est différent que celui de Bounedjah, contrairement à Naidji qui n'a encore aucune expérience internationale même en club. Personne n'est prophète en son pays et je crois qu'Islam subit cet adage. En tous cas, j'ai énormément confiance en lui. Les gens oublient vite ce qu'il a fait il n y'a pas longtemps. Il va arriver encore plus motivé, alors que c'est déjà un guerrier. Pour Andy Delort, en principe je n'en parle pas, parce qu'il n'est pas sélectionnable. J'avais déclaré qu'il suffit d'avoir un S12 pour venir en sélection, j'avais oublié le changement de nationalité sportive. Il avait une grande envie de nous rejoindre mais son dossier à mis trop de temps. On va retenir sa grande envie de rejoindre la sélection. Autre joueur, Adlène Guedioura m'avait déçu contre le Bénin ; d'autres joueurs ensuite m'ont donné satisfaction, comme Chita et Victor Lekhal même si à l'époque on disait que c'était un choix osé. Hélas, ils se sont blessés et on a dû passer à autre chose. Aujourd'hui, on n'a pas beaucoup de solutions, mais Guedioura n'est pas un choix par défaut, car il sait que si Chita ou Lekhal étaient là, il n'y serait pas. En revanche, j'avoue que Taïder a peut être été sacrifié. Ses performances n'ont pas toujours été au top en sélection, contrairement en club où ça se passe plutôt bien pour lui. J'attends autre chose de lui au milieu, je l'apprécie mais il doit être déçu. Pour revenir à Ghoulam, je vous confirme qu'on s'est déplacé à Naples et il m'a fait savoir qu'il n'était pas prêt. Il veut profiter de l'intersaison pour revenir en force la saison prochaine. Pour moi il n'est pas black-listé, mais c'est son choix, on verra à l'avenir. Belfodil aussi on est parti le voir en Allemagne. Il nous avait dit qu'il n'avait jamais été aussi motivé. On lui avait proposé un rôle important, mais il s'est blessé et sa sélection est devenue compromise. C'est le même cas pour Bentaleb, qui va se faire opérer, on est allé le voir il y'a trois semaines. En revanche, Abeid avait repris le travail depuis un mois, mais son coach ne l'a pas trop fait jouer. Par ailleurs, le choix de Zeffane s'est porté surtout sur l'expérience, même si Loucif je l'apprécie beaucoup. Le problème c'est qu'il a les mêmes caractéristiques que Atal, il me fallait donc un joueur un peu différent. Enfin, pour ce qui est du cas M'Bolhi, il faut savoir qu'il est à Sidi Moussa depuis le 20 mai avec Aziz Bouras. Avant on l'a pris en charge une semaine à Paris et une dizaine de jours dans le sud de la France avec le préparateur physique de la sélection». «J'ai donné la chance à beaucoup de joueurs» Expliquant qu'établir une liste de joueurs n'est jamais facile, Belmadi poursuivra : «Les gens doivent savoir que si j'ai mis du temps à donner la liste, c'est que j'ai mené une réflexion jusqu'au bout. Je préfère partir avec 23 joueurs qui sont tous dans le même état d'esprit que prendre plus joueurs qu'on va éliminer ensuite. Ça peut jouer sur le moral du groupe. Je ne reste pas figé sur un système de jeu, mais il est vrai que le facteur temps fait qu'on préfère donner aux joueurs les systèmes les plus simples. Je crois avoir donné la chance à beaucoup de jeunes joueurs. Au milieu j'ai Boudaoui (19 ans) et Bennacer (21 ans), mais c'est vrai que ce n'est pas le cas à tous les postes. On pense certes à l'avenir, mais là, on a un objectif à court terme. Il y'a des joueurs qui ne sont pas dans la liste et qui m'ont appelé pour me dire qu'ils sont prêts à venir à tous moment. C'est encourageant». «En Egypte pour gagner le trophée» Interrogé sur ses réels objectifs pour la CAN, Belmadi a réitéré ses ambitions avec beaucoup de sérieux : «L'une des premières questions qu'on m'avait posées quand je suis arrivé, c'était si la CAN devait être un objectif, alors que nous n'étions pas encore qualifiés. Ca aurait été facile pour moi de dire qu'on est en transition. Ca aurait été un discours pour quelqu'un qui veut gagner des mois de contrat, mais moi je ne fonctionne pas comme ça. Il n'y a aucune ambiguïté dans mon discours. L'ambition est gratuite, personne ne peut vous l'interdire de prétendre à mieux et moi je veux aller pour gagner le trophée. Le discours que j'entendais jusque-là avant chaque CAN qu'on allait faire de notre mieux. On n'a jamais rien gagné avec ce type de discours». «Toutes les équipes se valent en Afrique» Question sur ses adversaires du groupe C, Belamdi s'est montré catégorique sur le niveau des équipes africaines : «Aujourd'hui, il n'est plus possible de prendre à la légère une équipe en Afrique, on va préparer le Kenya du mieux possible. Il n'existe plus d'équipe de second plan. Nous allons jouer tous nos matches pour les gagner, sans prendre en considération l'adversaire. L'excès de confiance n'est pas permis à ce niveau. Cependant, quand on parle d'arbitrage et des conditions en Afrique, ça donne forcément à réfléchir. D'ailleurs, lorsqu'on voit ce qui s'est passé lors de la finale de la Ligue des champions d'Afrique, on ne pense pas aux conditions d'accueil, si on va recevoir des pierres ou non... En tous cas, moi je n'ai pas d'avis particulier sur le VAR, on a vu que même en Europe ce n'est pas toujours clair. «On est des gens du peuple» Avant de terminer sa conférence, le sélectionneur national n'a pas manqué d'évoquer la situation politique actuelle du pays, réaffirmant sa position par rapport aux revendications populaires : «On est des gens du peuple et donc avec les revendications», dira-t-il. Logée dans le groupe C, l'Algérie entamera la CAN-2019 contre le Kenya le 23 juin avant de croiser le fer avec respectivement le Sénégal le 27 du même mois et la Tanzanie le 1er juillet. En prévision de cette 32e édition de la CAN, la sélection algérienne disputera deux matchs amicaux à Doha. Elle affrontera le Burundi le 11 juin et le Mali le 16, lors de la deuxième étape de la préparation qui débutera le 8 du même mois dans la capitale qatarie. La première étape sera entamée officiellement demain au Centre technique national de Sidi-Moussa (Alger) et s'étalera jusqu'au 8, date du départ de la sélection pour Doha sur un vol spécial d'Air Algérie.