«Vends par désistement F3 de 68 mètres carrés à Oued Tlélat. Prix offert : 350 millions de cts», «Vends (désistement) appartement F3 à Gdyel. 350 millions négociables», «Vends F3 à Belgaïd (désistement). 550 millions négociables. Pour les papiers, je fais reconnaissance de dette chez le notaire»... Les nouveaux bénéficiaires de logements sociaux attribués récemment à Oued Tlélat, Gdyel et Belgaïd ne se cachent plus pour vendre ces biens pourtant incessibles. Des dizaines d'annonces pour la vente de logements sociaux livrés récemment dans les nouvelles cités (1.600 logements sociaux de Sidi El Bachir, 700 logements sociaux El Hamri à Oued Tlélat et à Canastel) sont déposées chaque semaine sur les sites spécialisés dans la vente via Internet. Ces pseudo-bénéficiaires de logements sociaux ne sont aucunement inquiétés par les services censés contrôler ce trafic de logements sociaux. Un constat qui relance le débat sur les conditions d'attribution de milliers de logements de diverses formules (social, AADL, LSP, LPA...) à Oran. Les accusations lancées par des demandeurs de logement de la formule des points semblent se confirmer de jour en jour. Des centaines de logements sont attribués de manière détournée à travers le territoire de la wilaya à des indus bénéficiaires alors que les familles qui sont vraiment dans le besoin sont systématiquement exclues de presque toutes les formules. Les demandeurs de la formule des «points» sont les plus lésés par cette politique du logement à Oran. La priorité au relogement est accordée aux occupants des bidonvilles et autres squatters des espaces publics, alors que les enfants de la ville qui ont formulé des demandes dans les années 70 avant l'apparition de ces baraquements sont carrément exclus de la formule du logement social. «Des gens, qui viennent d'un peu partout, bénéficient de logements gratuitement à Oran, alors que des enfants de la ville qui vivent dans des conditions terribles sont carrément exclus. La priorité est accordée uniquement à ceux qui érigent des baraques sur des terrains publics. Le plus grave est que parmi ces bénéficiaires, nombreux ne sont pas éligibles pour le logement social. Ils sont souvent des commerçants et des courtiers qui activent dans l'informel. Certains, qui ont amassé des fortunes dans le commerce en noir, bénéficient à titre gratuit de logements sociaux », affirme ce père de famille. Nombreux demandeurs de la formule des «points» dénoncent la politique du logement à Oran tout en appelant les autorités locales à tenir leurs promesses. Rien qu'à Oran (ville), ils sont près de 7.000 demandeurs de la formule des points. Certains ont déposé leurs demandes en 1975, mais quarante-deux ans après, rien n'a été fait par les services concernés pour les reloger. Les autorités locales doivent désormais revoir leur politique du logement à Oran.