Déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu'au «départ du système», les étudiants des différentes universités d'Alger sont sortis en masse en ce 16ème mardi pour déloger ce qui reste des symboles du régime en place. Respectant l'itinéraire tracé, les étudiants se sont rassemblés comme convenu à la Place des Martyrs munis de l'emblème national, de bouteilles d'eau, de banderoles et de pancartes. Sur des grandes banderoles on pouvait lire: «On n'est pas contre les élections, mais on est contre les conditions et les encadreurs de ces élections» ou encore «Pas d'élection et pas de dialogue avec les gangs». Si certains étudiants ont recommandé à travers leurs pancartes la nécessité d'aller vers une période de transition, d'autres ont réclamé l'installation d'une instance indépendante qui contrôlera et surveillera les élections, avec le départ de Bensalah et de Bedoui. En dépit d'un dispositif sécuritaire impressionnant, les étudiants ont pu tracer un chemin pour arriver à la Grande poste d'Alger en poursuivant leur parcours, jusqu'à la placette Maurice Audin. Des pancartes exprimant la solidarité avec les victimes des inondations à Illizi et à Djanet ont été également brandies par les étudiants. Les étudiants ont répété des slogans qui rejettent l'ingérence de l'armée dans la sphère politique «l'armée dans les casernes, le gang à la prison d'El-Harrach, Bedoui à la poubelle». Certains de ces étudiants ont souligné que les solutions existent : «Il y a des représentants et des personnalités politiques qui se distinguent par leur sincérité et intégrité aux yeux du peuple et des manifestants, il faut tout simplement donner la chance à ces derniers de gérer une période de transition ou par la création d'un conseil par voie de consensus, qui balisera le terrain pour des élections libres et démocratiques». Pour les étudiants, des noms ont déjà circulé. Ils ont cité Ahmed Taleb Ibrahimi, Liamine Zeroual, Ahmed Benbitour, Mustapha Bouchachi, ainsi que d'autres personnalités politiques et syndicales qui peuvent gérer dans un cadre consensuelle cette période. Nos institutions ont les moyens de se renseigner sur ces personnalités, ajoutent-ils en s'interrogeant «pourquoi ont-ils peur du changement et de la démocratie ?».