Serey Die s'avance et tire. Le poteau renvoie le cuir et l'Algérie est en demi-finales de la CAN-2019 de football. La suite n'est que pur bonheur pour les Algériens qui sont sortis en nombre dans les rues, notamment celles de la capitale, pour fêter ce résultat que personne n'attendait avant le début du tournoi. Après une rencontre «qui a duré une éternité» et une séance de tirs au but «interdite aux cardiaques» que plusieurs ont d'ailleurs refusé de suivre, les Algériens ont pu célébrer comme il se doit la qualification des hommes de Djamel Belmadi au dernier carré de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) en terre égyptienne aux dépens de la Côte-d'Ivoire (1-1 puis 4-3 aux tab), chose qui n'était plus arrivée depuis l'expédition angolaise de 2010 sous Rabah Saâdane. Enveloppés de l'emblème national et coiffés de chapeaux aux couleurs vert, rouge et blanc, jeunes et moins jeunes ont sillonné, à pied, en voiture ou en scooter, les différents quartiers et communes de la capitale, où il y avait foule. A Alger-centre, 1er-Mai, El-Mouradia, Bir Mourad Raïs et autres El-Harrach et Birtouta, fumigènes, feux de Bengale et feux d'artifice étaient au rendez-vous jeudi soir au coup de sifflet final de l'arbitre éthiopien Bamlak Tessema Weyesa intervenu après le tir raté de l'Ivoirien Geoffroy Serey Die, synonyme de passage de grade réussi pour les coéquipiers de l'infortuné Baghdad Bounedjah, malheureux et en larmes sur le banc après avoir vu son penalty en seconde période renvoyé par la transversale. Aussi, à Oran l'ambiance était à son comble et des centaines de supporters sont sortis dans les rues d'El-Bahia pour exprimer leur joie. Par ailleurs, à Blida et à l'instar de tout le pays et même à l'étranger, on a vécu des moments de grande liesse dans les rues. Bien avant que l'arbitre ne siffle la fin du match, les youyous ont fusé des balcons, des cris hystériques ont monté de l'intérieur des cafés et de certaines places utilisées pour la circonstance en des tribunes où des centaines de supporters suivaient le match sur des écrans de télévision géants placés par des citoyens pour faire profiter leurs voisins du match et de la proximité des autres. Alors que le silence se faisait pesant quelques minutes auparavant et que toutes les routes étaient vides, aussitôt la fin du match, elles furent envahies par des centaines de voitures tous feux allumés et klaxons à fond qui circulaient à toute vitesse, l'emblème national grand modèle flottant au vent, porté par des jeunes et des moins jeunes qui criaient à tue-tête leur joie et leur bonheur. Tout cela aurait été normal sans les excès et les dangers représentés par des automobilistes qui circulaient à des vitesses effarantes, avec des enfants accrochés aux portières, la moitié du corps au-dehors des vitres. A Annaba, la qualification des Verts en demi-finale n'a pas laissé la population annabie indifférente. Suspense, énervement et stress, tout cela a été remplacé par une explosion de joie dans les boulevards et les placettes de la ville bônoise. La fête s'est poursuivie jusqu'à l'aube.