Les pluies de la nuit de dimanche n'ont pas empêché les Oranais de sortir dans la rue pour manifester leur joie suite à l'accession des Verts à la demi-finale de la CAN 2010. Dans tous les quartiers d'Oran, les youyous, les chants et les « One, two, three, viva l'Algérie ! » fusaient de partout. L'emblème national à la main, les jeunes couraient dans les rues, et les cortèges de véhicules ont sillonné les grandes artères d'Oran. A Maraval, à chaque but marqué par les Verts, des tirs de baroud retentissaient. « C'est un match magique, notre équipe mérite tout l'amour qu'on lui voue. Ils ont joué comme des champions et ont fait renaître en nous de grands espoirs », crie un jeune en tenue aux couleurs nationales et le drapeau à la main. Une vieille femme dira : « J'ai failli avoir un arrêt cardiaque au premier but de l'équipe adverse. Mes enfants ont insisté pour que je ne regarde pas le match mais je savais que nous allions gagner et j'ai suivi tout le match. L'émotion de la victoire a été tellement intense que je me suis sentie rajeunie. Je me suis mise à chanter et à danser. » Au quartier Yaghmoracen (ex-Saint-Pierre) au centre-ville d'Oran, les habitants sont également sortis en masse dans la rue dès le coup de sifflet final de l'arbitre. « On ne sent ni la pluie ni le froid, les Verts nous ont donné chaud au cœur, nous les remercions pour ce si beau match. Ils ont ainsi donné une gifle à tous ceux qui on dit qu'on ne méritait pas d'être à la CAN et encore moins de participer au Mondial », diront des jeunes de ce quartier qui circulaient torse nu et l'emblème national à la main. Dans ce quartier, d'autres diront : « Nous espérons avoir comme adversaire les Pharaons pour le prochain match, comme cela nous leur donnerons une seconde leçon. » Au centre-ville, ce sont également les places publiques qui ont été investies comme la place du 1er Novembre et la place des Victoires. Même si la circulation était plus ou moins fluide, environ une heure après la fin du match, certains carrefours ont connu des goulots d'étranglement comme le vaste rond-point dit du Sheraton, lieu habituel de rencontre des cortèges de mariages. La liesse populaire a été la même dans les autres agglomérations comme Es-Senia. Des youyous se conjuguent aux klaxons des voitures et aux slogans des supporters qui crient leur joie et leur volonté de voir l'équipe nationale confrontée à l'équipe égyptienne en demi-finale. Les cafés, qui sont restés ouverts pour permettre aux supporters de regarder le match en groupe, ont préparé des disc-jockeys et leur peine a été récompensée, même si la fête n'a pas duré autant que lors de la victoire face à l'Egypte au Soudan à cause des intempéries.