Canicule, sirocco, sécheresse extrême, le climat flambe dans les communes steppiques d'El-Aricha, El Gor, Bouihi, Sidi-Djillali et Sebdou, situées au sud de la wilaya de Tlemcen. Les températures élevées ont déjà un impact réel sur les terres de parcours et sur l'élevage ovin, bovin et caprin. La sécheresse qui a frappé cette année toute la région a conduit les populations, abandonnées à elles-mêmes, à chercher refuge dans les zones de pâturages environnantes. «Nous souffrons beaucoup de ces conditions climatiques et de ces effets dévastateurs. Il fait très chaud, nos bêtes n'en peuvent plus, ils risquent même de périr à cause de la soif et surtout de l'élévation des températures qui favorise la sécheresse. Regardez comment nos équidés sont maigres, toutes nos bêtes le sont. Ici tout est sec. Il n'y a plus d'herbes pour nourrir le bétail parqué sur de la terre battue. Parfois on traverse de vastes espaces de la steppe aride à la recherche de la nourriture pour les troupeaux dans d'autres zones de pâturages. Déjà certains éleveurs se sont déplacés vers d'autres lieux pour fuir la sécheresse qui sévit actuellement dans notre localité pour accéder à de nouveaux pâturages». Il faut dire que ces conditions climatiques difficiles ont contribué à diminuer sensiblement le cheptel et causé en ce moment, un véritable parcours du combattant aux éleveurs. L'aliment de bétail et les maladies du cheptel sont un autre casse-tête qui taraude l'esprit des éleveurs : «Certains faux éleveurs et spéculateurs s'emparent de nos quotes-parts d'aliments de bétail avec la complicité d'agents de la CCLS. Le prix de l'aliment de bétail (son, orge) frôle au marché parallèle depuis un certain temps les 4.500 DA le quintal. Les maladies, telles la blue Tongue, la fièvre aphteuse, la clavelée menacent nos troupeaux et les autorités locales s'en fichent ; et on craint beaucoup pour nos bêtes cette année ! Nous avons besoin de solutions à ces contraintes, surtout un approvisionnement adéquat et un soutien du prix de l'aliment de bétail. Les autorités locales et tous les concernés doivent réfléchir à tous ces problèmes et à l'appauvrissement du couvert végétal dans ces zones steppiques, si l'on veut éviter la dégradation et le rasage du couvert végétal qui constitue la steppe, à l'exemple de l'alfa et des plantes fourragères, qui sont pratiquement menacées de disparition», ont ajouté ces anciens éleveurs. Selon un expert agricole de Tlemcen, la reconstitution du couvert végétal au niveau des zones dégradées est un impératif, afin de faire face au risque de désertification dans ces régions arides et semi arides. «Il faut par exemple lancer de vraies opérations pilotes qui consistent à cultiver des plantes locales, car les plantes endémiques, telles que l'alfa, l'armoise blanche et autres, commencent à enregistrer un recul en raison de la dégradation des sols et la canicule qui sévit en été. Il faut aussi penser à la création de périmètres de cultures et de réserves naturelles, dont l'impact est avéré dans l'arrêt de l'avancée du désert et la reconstitution du couvert végétal des zones concernées», a-t-il affirmé.