Evoquant le panel de « personnalités » appelé à conduire le dialogue, le chef d'état-major de l'APN a indiqué, hier, que le haut commandement de l'armée s'engage à mettre à sa disposition les moyens nécessaires pour l'accompagner dans sa démarche et « réunir les conditions idoines pour la tenue des présidentielles dans les plus brefs délais ». Dans une allocution diffusée via visioconférence, depuis le siège du ministère de la Défense nationale (MDN) et suivie par l'ensemble des cadres et des personnels de l'armée, à travers les 6 Régions militaires, le vice-ministre de la Défense a explicitement lié le dialogue à la préparation des présidentielles. « En effet, il n'est plus question de perdre davantage de temps, car les élections constituent le point essentiel autour duquel doit s'axer le dialogue», a-t-il déclaré, écartant les conditions préalables posées par le panel pour engager sa mission. Gaïd Salah qualifie ces conditions d'« idées empoisonnées » véhiculées par « la bande et qu'adoptent certains porte-voix qui orbitent autour d'elle», citant notamment l'appel à l'élargissement des détenus que le vice-ministre refuse de considérer comme des prisonniers d'opinion. Il tient à rappeler, dans son intervention, « que seule la Justice est souveraine de la décision, conformément à la loi, concernant ces individus qui se sont pris aux symboles et aux institutions de l'Etat et ont porté outrage à l'emblème national ». Aussi, il prévient qu'« il n'est permis à quiconque d'interférer dans son travail et ses prérogatives ou tenter d'influer sur ses décisions». Quant à la demande de l'allégement du dispositif sécuritaire aux entrées de la capitale et des grandes villes, le général de corps d'armée l'a qualifié d'« appel suspect et illogique », expliquant « que ces mesures préventives prises par les services de sécurité pour la sécurisation des marches, sont des mesures prises pour l'intérêt du peuple et non le contraire ». Il a tenu à rappeler « la nécessité d'organiser et d'encadrer les marches afin d'éviter qu'elles soient infiltrées », indiquant qu'« il est inconcevable de remettre en cause les intentions et les efforts des services de sécurité». Revenant sur l'exigence du départ des 2 B, Bensalah et Bedoui, Gaïd Salah a précisé que « nous, en tant que haut commandement de l'Armée nationale populaire, suivons de près et n'avons enregistré aucune anomalie dans la performance de ces responsables patriotiques dans le fonctionnement de ces institutions». Pour lui, « ils ont pu réaliser durant cette courte période ce qui n'a pu être réalisé pendant des années ». Allant plus loin, il qualifie celui qui critique la gestion de l'Etat d'« ingrat » ou de « conspirateur » qui agit sur instructions et tend à exécuter des agendas suspects ». Un rappel à l'ordre qui se résume dans sa déclaration sur les institutions de l'Etat qui sont « une ligne rouge qui n'admet ni tractation, ni préalables ou encore des diktats illégaux, de quelque partie que ce soit », affirmant que ce sont elles, la présidence et le gouvernement qui seront en place « jusqu'à l'élection du nouveau président de la République ».