Au lendemain de ses déclarations sur l'utilisation de l'anglais au sein des établissements universitaires, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tayeb Bouzid, a annoncé, hier samedi, que son département ne va plus accorder de bourses d'études à l'étranger aux lauréats du bac. Selon Ennaharonline, le ministre a fait cette annonce dans ses réponses au cours d'un forum avec des étudiants sur les réseaux sociaux, et en réponse à un élève qui lui posait la question sur les bourses d'études au profit des bacheliers. Dans sa question, l'élève a dit: «Je suis lauréat du baccalauréat et je voudrais savoir comment je pourrais bénéficier d'une bourse d'études à l'étranger ?» Le ministre a répondu, selon Ennahar, à travers une plateforme de communication au profit des étudiants, qu'»il n'existe plus actuellement de bourse pour les lauréats du baccalauréat». Jeudi, M. Tayeb Bouzid avait clarifié certains de ses propos sur l'utilisation de la langue anglaise à l'université algérienne, expliquant que son retard par rapport aux autres universités dans le monde est induit par sa carence dans l'utilisation de l'anglais comme langue d'études. Il a cependant expliqué, lors des travaux de la conférence nationale des universités sur la préparation de la rentrée universitaire, que le passage à l'anglais ne se fera pas au détriment de la langue française. Il a souligné au cours de cette conférence qu'il «ne s'agit pas de remplacer le français par l'anglais». Le ministre avait adressé une note aux recteurs leur demandant à ce que les en-têtes des documents administratifs soient écrits dorénavant en arabe et en anglais. S'agissant du renforcement de l'anglais dans l'enseignement supérieur, le ministre a relevé que les universités algériennes doivent dispenser les enseignements en anglais pour attirer des étudiants étrangers. «Nous ne pouvons accueillir les étudiants étrangers que si l'enseignement supérieur se fait en anglais», a-t-il dit, avant d'ajouter que «nous avons des universités de niveau pour pouvoir attirer les étudiants étrangers, mais ils doivent faire leur enseignement en anglais». Pour lui, l'argument est que les classements des universités au niveau international se basent sur le volume de l'utilisation de l'anglais et le nombre d'étudiants étrangers qu'elles accueillent. En plus de cela, il a affirmé que les étudiants algériens parlent parfaitement cette langue. Un sondage lancé en juillet dernier sur le renforcement de l'anglais dans les universités devra être clôturé demain 5 août. Selon les premiers résultats, sur un nombre de 94.060 personnes sondées, 94,3% sont favorables à l'enseignement de l'anglais dans les universités algériennes. Confirmant sa stratégie de renforcement de l'utilisation de la langue anglaise au détriment du français, M. Tayeb Bouzid a souligné jeudi que «des efforts vont être fournis lors de la prochaine rentrée universitaire pour faciliter l'apprentissage de l'anglais par les étudiants». Il a annoncé dans la foulée l'installation d'une commission dont la mission est de renforcer l'utilisation de l'anglais au sein des universités algériennes. Le ministre a également ajouté que l'utilisation de l'anglais va permettre à l'université algérienne d'être plus visible et avoir une meilleure visibilité à l'échelle internationale.