De crainte d'un report de l'opération de relogement des habitants des bidonvilles, après l'arrestation du maire d'Es Senia, des dizaines de familles des bidonvilles de cette commune et de la localité de Ain El Beida, ont organisé, hier, un rassemblement de protestation devant la commune d'Es Senia. Les protestataires, venus des bidonvilles de l'ex résidence la «CUMO», de Ouled Adda, Hai «El carriere», Douar Maroc, El Oued et les recasés de l'hospice des personnes âgées d'Es Senia, ont exigé leur relogement dans les plus brefs délais. Selon les protestataires, le recours à cette action de contestation, vise à inciter les responsables concernés à tenir leur promesse de reloger les familles avant la fin de l'année en cours. Selon nos interlocuteurs, des promesses leur ont été faites, à maintes reprises, pour être relogés, mais jusqu'à présent rien n'a été fait. Ces derniers assurent qu'après les opérations de relogement qui ont touché les grands bidonvilles d'Aïn El-Beïda et Cheklaoua, les habitants des autres bidonvilles de la daïra d'Es Senia avaient adressé une correspondance, au wali d'Oran, pour lui demander d'inscrire leurs sites dans le programme des relogements. « La wilaya d'Oran a entamé une vaste opération de relogement qui a touché de nombreux bidonvilles, nous espérions être parmi les familles bénéficiaires, jusqu'à présent, malheureusement, nous n'avons rien vu venir. Nous craignons d'être oubliés malgré les promesses qui nous ont été faites», souligne un habitant de Ouled Adda. Il affirme encore que la situation ne cesse de se dégrader et les habitants ont peur de passer un autre hiver, dans ce bidonville. « Chaque hiver, le nombre de malades augmente, notamment chez nos enfants à cause des conditions de vie déplorables, notamment le froid et l'insalubrité », poursuit le même interlocuteur. Il faut signaler que la daïra d'Es Senia est connue pour abriter un nombre importants de sites d'habitat précaire. Les autorités locales ont procédé au relogement de centaines de familles ce qui a permis d'éradiquer de grands bidonvilles, à l'image des bidonvilles du «Virage» et de Sidi Chahmi. Les autorités prévoient aussi d'éradiquer celui de l'ex résidence universitaire la «CUMO» après le relogement des familles. Dans leur correspondance, les habitants du site ont tenu à rappeler le dernier sinistre qui a failli coûter la vie à plusieurs personnes au site de la «CUMO». « Un incendie a déjà ravagé une partie des chalets et le risque est toujours omniprésent», affirme-t-il. Il y a lieu de rappeler qu'au lendemain de ce sinistre, une vingtaine de familles ont été recasées dans une base de vie de la Setram, dans des conditions qui ne diffèrent en rien du bidonville. Pour rappel plusieurs sites d'habitat précaire seront concernés par des opérations de relogement au courant des 5 mois à venir, a-t-on appris de sources proches de la wilaya d'Oran. Un quota de 6.000 logements sociaux sera consacré spécialement à l'éradication de lhabitat précaire, à Oran, Es Senia, Sidi Chahmi, Hassi Bounif, etc. Selon l'exposé du wali d'Oran, présenté lors d'une conference de presse tenue dernièrement, quelque 6.000 logements sociaux, sur les 13.000 prévus à la distribution, avant la fin de l'année, seront consacrés à l'éradication de l'habitat précaire, notamment au site des «Planteurs» ; le bidonville de l'ex résidence universitaire la «CUMO», et d'autres sites Sidi Chahmi, Hassi Bounif, etc. Le wali d'Oran avait effectué une visite au site d'habitat précaire de l'ex résidence universitaire la «CUMO». Selon un communiqué des services de la wilaya, lors de cette visite, le wali a constaté de visu les conditions de vie des citoyens et a écouté leurs doléances. Selon le communiqué de la wilaya, le wali d'Oran a rassuré les habitants de l'approche de l'achèvement des logements qui leurs sont destinés. Ce dernier a assuré que le relogement des familles s'effectuera dès la réception des logements.