Le piteux spectacle des amas de sachets d'ordures ménagères, puantes, éventrés, enfanté par la flagrante irrégularité des camions de la collecte, agresse pitoyablement le regard et l'odorat du plus imperturbable dans la municipalité d'Aïn El Turck. « C'est un bonus fidèlement offert par nos responsables locaux, en cette déplorable fin de saison estivale », a ironisé un habitant de la localité de St Germain où, à l'instar des autres zones dépendantes administrativement de la municipalité d'Aïn El Turck, le fétide embaume l'air iodé. Dans les quartiers à forte concentration de population, une atmosphère de puanteur, rendant l'air presque irrespirable, règne ces derniers jours. En dépit des chaleurs, les fenêtres de certaines habitations, ayant pignon sur rue, à proximité des entassements d'ordures, demeurent closes pour, à priori, éviter les odeurs nauséabondes. Le calice a été bu jusqu'à la lie dans cette affligeante et malodorante situation, dans toute l'acceptation du terme, avec un surplus de touche du sordide, relatif à l'innommable et la sempiternelle déplorable corvée d'Aep, dont est durement confrontée toute une population, qui s'identifie à travers le ballet incessant des engins de colporteurs d'eau, sillonnant inlassablement les nauséeuses rues et boulevards du chef-lieu de la daïra où galvaudent allègrement rats et différentes espèces d'animaux nuisibles. Le hideux autre spectacle des fameux et décriés dépotoirs construits en dur, contre vents et marées, transformés en décharge sauvage à ciel ouvert, lieu privilégié de pitance des meutes de chiens errants, a ajouté une esquisse exécrable à l'extrême à ce peu reluisant tableau. Et comme le ridicule ne tue point, un grand nombre de ces dépotoirs ont été réalisés sur le principal boulevard de cette municipalité, censé être un lieu de badauderie. Certains ont été installés près des bancs publics alors que d'autres font face à des terrasses de cafétérias et autres restaurants. « Quand vous êtes fatigués après une promenade sur ce boulevard, installez-vous sur l'un de ces bancs pour humer le nauséabond qui se dégage des dépotoirs, ressemblant à des petits minarets. C'est bon pour celui qui suit un régime alimentaire, il ne risque certainement de ne plus avoir du tout envie de manger », a hâblé un autre interlocuteur. Nous avons vainement tenté de contacté les responsables concernés pour connaître les raisons de cette situation de pourrissement, au sens propre du terme, qui tend à perdurer en toute vraisemblance et ce, avec tous les impacts malodorants, qui se répercutent regrettablement sur le cadre de vie et notamment sur l'environnement de cette partie de la wilaya d'Oran, censée, ironie du sort, promouvoir le tourisme, l'un des poumons économiques du pays.