Annoncée en grande pompe par l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et par l'ancienne ministre de l'Education, Nouria Benghabrit, la refonte de l'examen du baccalauréat qui devait d'être effective dès 2017 n'est pas pour demain. C'est d'ailleurs ce qu'a laissé entendre le nouveau ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, lors d'un point de presse animé en marge de la tenue d'une réunion avec ses cadres et le partenaire sociale, à la veille de la rentrée scolaire prévue ce mercredi. M. Belabed a affirmé que la refonte du baccalauréat ne pourra pas se faire sans la refonte de l'enseignement secondaire. «La réforme de l'examen du baccalauréat doit se faire en même temps que la réforme de l'enseignement du secondaire, il y a un cordon ombilical entre les deux, telle est notre conviction et celle du partenaire social et de toute la famille éducative», a-t-il souligné. Au sujet de la refonte du baccalauréat, le ministre dira que «nous n'avons pas de date précise, la date et le mode de son application vous seront communiqués ou seront annoncés au moment opportun... Plutôt suivant l'avancement du processus de traitement du dossier de la refonte de l'examen et de l'enseignement secondaire». Le ministre a précisé dans ce sens que son département poursuivra l'étude de ce dossier dans sa globalité, avec toutes les analyses et expertises nécessaires. «On doit surtout penser ou plutôt réfléchir ensemble avec le partenaire social sur comment traiter ce dossier dans le bon sens pour lui donner une dimension universelle». La refonte du baccalauréat devrait connaître, selon les anciens responsables du secteur, des changements profonds sur l'ensemble des épreuves, à savoir le nombre d'heures, la durée et le contenu des épreuves, les coefficients des matières, le contrôle continu, la possibilité d'aller vers des épreuves anticipées, les guides d'élaboration des sujets ainsi que la formation des inspecteurs en charge de la préparation des sujets. Des mesures «inédites» contre la surcharge des classes Par ailleurs, le ministre de l'Education s'est montré rassurant sur la question de la surcharge des classes qui revient chaque année. Il a précisé que si on calcule le nombre des élèves et le nombre des infrastructures disponibles, théoriquement, il n'y aurait pas de surcharge. Pour lui, tout cela est dû essentiellement aux opérations de relogements et la création de nouvelles agglomérations. Mais, il rassure en affirmant que les autorités ont pris toutes les dispositions possibles, lors de cette rentrée scolaire, «des mesures inédites et louables» selon ses propos. Et d'évoquer la réception de 656 nouveaux établissements scolaires à travers le pays, et ce sans parler, dit-il, des infrastructures de soutien et des mesures prises dans le cadre de la carte scolaire. M.Belabed n'a pas manqué d'évoquer «la louable mesure» prise par le gouvernement Bedoui portant sur l'augmentation de 3.000 à 5.000 DA de la prime de solidarité scolaire, dont bénéficient actuellement près de 3 millions d'élèves, et que l'Etat destine aux catégories démunies. Et la décision portant revalorisation du montant de la prime de scolarité, fixée depuis 1994 à 400 DA, à 3.000 DA pour chaque enfant scolarisé dans les trois paliers (primaire, moyen et secondaire). Cette disposition a été approuvée et le Premier ministre a ordonné sa mise en application immédiate à l'occasion de la prochaine rentrée scolaire au profit de plus de 9 millions élèves. Des réserves émises sur le livre d'histoire Les manuels scolaires de 2ème génération au nombre de 22 livres pour les cycles primaire et moyen seront distribués cette année, à l'exception du livre d'histoire. C'est ce qu'a affirmé hier le ministre de l'Education en précisant que « l'ensemble de ces livres avaient été soumis aux parties compétentes, habilitées à analyser et à vérifier leur contenu, tel le Haut Conseil de la langue arabe (HCLA) et d'autres instances relevant des ministères des Affaires religieuses et des Wakfs et des Moudjahidine. Et de préciser que des réserves ont été émises par le ministère des Moudjahidine sur le livre d'histoire d'où l'impossibilité de sa distribution au cours de cette rentrée. «Le secteur compte 15 syndicats agréés» Bien que les six syndicats représentant l'intersyndicale du secteur de l'éducation, à savoir le Cnapeste, la SNTE, le Cela, le Snapest, le Satef et l'Unpef, ont annoncé le boycott de la conférence d'hier, le ministre a tout de même réaffirmé qu'une autre réunion de concertation est prévue aujourd'hui (mardi) avec certains syndicats sur les 15 syndicats de l'éducation agréés. Sur la question du boycott, il a tenu à préciser que les portes sont ouvertes à tous les syndicats agréés sans exception, notamment à ceux qui favorisent le dialogue pour trouver tous ensemble des solutions aux problèmes du secteur. Pour lui, le syndicat est là justement pour à la fois défendre les droits légitimes des travailleurs et défendre les intérêts du secteur, et ce en essayant de trouver en combinaison avec l'administration des solutions aux problèmes posés.