Des dizaines de demandeurs de logement en colère ont investi le siège de la daïra, pour tenter d'attirer l'attention des décideurs sur la sordide situation dans laquelle ils se débattent, depuis plus de deux décennies pour certains d'entre eux, et ce, après avoir usé de tous les recours que leur confère la loi. Les manifestants ont carrément bloqué l'accès au siège de la daïra et observé un impressionnant sit-in en criant des slogans hostiles à l'encontre les autorités locales. L'absence du chef de daïra, en congé de maladie, a quelque peu jeté l'huile sur le feu, dans cette ambiance déjà électrique. « Nous sommes venus voir le chef de daïra pour qu'il nous explique clairement les tenants et aboutissants concernant la confection des listes des bénéficiaires de logements, qui, pour nous, est entachée d'un éventail d'irrégularités. L'ex-wali, M. Chérifi, nous a promis, lors de sa dernière visite à Aïn El Turck, de pendre en considération nos requêtes. Nous avons, naïvement, pensé que c'était l'annonce de la fin de notre calvaire. Mais malheureusement, au vu du subit renversement de la situation, rien ne prédit vraiment que nous sortirons bientôt des ornières. Nous nous sommes, en effet, retrouvés à la case départ maintenant, à savoir une situation des plus déplorables, à laquelle nous souhaitons mettre un terme définitif » ont fait remarquer des manifestants vivement désappointés. Il importe de noter dans cette optique que trois chantiers de réalisation de projets de logements de formule LPL, essaimés à travers ladite daïra, représentant au total 1.400 logements, sont à l'arrêt depuis plusieurs années. Celui du quartier d'El Bahia, dans le chef- lieu, de 300 logements est à l'arrêt depuis... 2013. Notons encore que l'ex-chef de l'Exécutif de la wilaya d'Oran a donné son feu vert pour la réalisation de 50 logements de formule LPA, dans la municipalité d'Aïn El Turck. L'assiette, devant abriter ce projet a été retenue et l'étude de faisabilité achevée mais le projet demeure à l'état d'embryon sur le papier. Mais comme le ridicule ne tue point, la liste des bénéficiaires de ces 50 logements LPA, a déjà été établie. « Ils (les demandeurs de logements) sont venus, ils étaient tous là, même ceux des autres municipalités, pour voir le chef de daïra (comme dit la chanson), mais ils sont repartis extrêmement déçus, en promettant, dur comme fer, de revenir en force dans les jours à venir », a ajouté un représentant de familles sinistrées recasées dans un centre de transit, situé dans la localité de Bouisseville, depuis plus de 20 ans. Notons que nos interlocuteurs ont, également, dénoncé « la complaisance qui a regrettablement prévalue dans la confection des listes de bénéficiaires de logements, toutes formules confondues, durant ces 20 dernières années » avant de renchérir avec une pointe de dépit non dissimulée que « des appartements de la cité des 120 logements LPA, sise dans le quartier Bensmir, à Aïn El Turck, demeurent toujours inoccupés, après la remise des clés à leurs propriétaires, lors d'une cérémonie présidée, plus de 3 ans auparavant, par l'ex-wali d'Oran, Zaâlane Abdelmalak, en l'occurrence ». Notons, encore, dans ce contexte qu'un projet de réalisation de 500 logements de formule LPL, près du village Filaoucène, communément appelé El Qaria', et 600 autres à El Ançor, de la même formule, sont à l'arrêt depuis plus de 2 années. Les 3 chefs de l'Exécutif, en l'occurrence : Boudiaf, Zaâlane et Chérifi, qui se sont succédé : à la tête de la wilaya d'Oran, ont : chacun d'eux, lors de leurs nombreuses visites sur le terrain : à Aïn El Turck, donné des garanties pour l'achèvement des travaux de réalisation de ces projets dans les délais prescrits. Un petit tour et puis s'en vont. « Nous avons été gavés de promesses non tenues », se sont indignés les représentants des manifestants, qui envisagent un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya d'Oran.