Scandaleuse et outrageante cette propension des autorités à fixer des délais de réalisation de divers projets sans jamais respecter leurs engagements ni devant l'opinion publique ni sur le plan réglementaire, qui exigerait de rendre compte pour le moindre retard et subir en conséquence les sanctions prévues, conformément au cahier des charges légalisé par les parties contractuelles. En parallèle au scandaleux projet du «siècle», un autre projet « lié » déroule son déshonneur. Dans une dernière déclaration, mardi dernier, le ministre des Travaux publics et des Transports, Mustapha Kouraba, a indiqué que les travaux de réalisation des gares de péage sur l'autoroute Est-Ouest seront achevés d'ici à fin 2020 et les infrastructures mises en service au courant de l'année 2021. Rien d'anormal si l'on prend cette déclaration dans un contexte limité à l'actuel ministre de tutelle. Pourtant, il s'agit bien d'un désastre, voire un déshonneur, en matière de gestion des grands projets. Car, on ne peut occulter les déclarations de ses prédécesseurs, qui se sont succédé ces dernières années à la tête de ce secteur, et qui, tous, avaient, à un moment ou un autre, annoncé pour leur part différentes dates de réception et de mise en service des gares de péage sur l'autoroute Est-Ouest. Pour mémoire, la réception de ces gares de péage devait avoir lieu au mois de février 2016, selon une déclaration faite au mois d'avril 2015 par un ex-ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi en l'occurrence. Il avait annoncé également, il y a près de quatre ans, donc, l'installation de caméras pour suivre la circulation automobile, des points de télécommunications, des panneaux électroniques d'information, de radio FM et des stations météorologiques. M. Abdelkader Ouali, le ministre qui le remplacera, avait annoncé, pour sa part, au mois de mars 2016, que les gares de péage sur l'autoroute Est-Ouest seront opérationnelles en 2017. Un troisième ministre du secteur, dans l'ordre de la succession à la tête de cet important département budgétivore, avancera l'année 2018 pour la mise en service des centres de péage, avant de se raviser plus tard et dire, carrément, que le péage sur l'autoroute Est-Ouest «n'est pas à l'ordre du jour». Le temps passera et rien de nouveau sur l'autoroute Est-Ouest, mis à part la reprise des tronçons abîmés. Depuis 2015, on assiste à une véritable foire de dates de réception de ces centres de péage, qu'on ne respecte pas à la fin, sans avoir l'obligeance d'expliquer pourquoi ! Bien sûr, les automobilistes souhaiteraient que cette date de mise en service des gares de péage sur l'autoroute Est-Ouest ne voie jamais le jour, mais force est de reconnaître que ces gares de péage permettraient à l'Etat de ramasser des sommes importantes par ces temps de vaches maigres. Il doit certainement y avoir des sous et des dessous avec ces gares de péage. Il y a eu des batailles acharnées entre les membres de la « Issaba » autour de la gestion des stations-service, il y en a eu également pour décrocher, y compris via des sociétés étrangères, la gestion de ces gares de péage, dont 48 à réaliser sur échangeurs et 7 autres en pleine voie, ainsi que les 22 centres d'entretien et d'exploitation, 67 aires de repos et 43 aires de service. Une véritable mine d'or perdue à cause de la fourberie des uns et l'incompétence des autres.