Avant même son installation par le nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le prochain gouvernement est déjà sollicité par les syndicats du secteur de l'éducation. Le conseil national de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF), qui s'est réuni le week-end dernier, a exigé, à travers un communiqué rendu public, l'activation du dialogue avec le gouvernement. L'UNPEF tire la sonnette d'alarme en affirmant que l'atmosphère dans le secteur de l'éducation n'est pas du tout reluisante. «Les travailleurs du secteur de l'éducation subissent une pression terrible en raison de l'effondrement de leur pouvoir d'achat et l'indifférence affichée jusque-là par les autorités du pays quant aux revendications du secteur qui sont restées en suspens pendant des années. A cela s'ajoutent les entraves et l'ingérence dans les affaires syndicales». Le syndicat a également appelé à la prise en charge rapide des préoccupations légitimes des enseignants du primaire, qui ont été déjà énumérées et détaillées par l'UNPEF, et qui seront encore une fois présentées dans un communiqué de presse plus tard. Pour rappel, les enseignants du primaire ont déjà brandi la menace de revenir au mouvement de grève à partir du deuxième trimestre, après avoir protesté à travers des débrayages cycliques durant le premier trimestre de l'année en cours. L'UNPEF, qui a toujours soutenu les revendications des enseignants du primaire, a dénoncé énergiquement les ponctions sur salaires de certains enseignants grévistes. Aujourd'hui, l'UNPEF exige carrément une loi spéciale pour le secteur de l'éducation qui garantira l'indépendance de leur secteur par rapport à la fonction publique, «étant donné que la mission de l'éducateur est une mission noble et pas seulement un travail», estiment les rédacteurs du communiqué. Le syndicat plaide pour la révision et l'allégement des programmes scolaires afin d'atteindre la qualité et de réduire les charges matérielles et morales pesant sur les élèves et leurs parents. L'UNPEF est pour une nouvelle grille salariale des travailleurs de l'éducation et la révision du statut particulier du personnel de l'éducation, avec l'adoption d'un régime indemnitaire incitatif. Le syndicat réclame également la reconduction de la mesure de retraite proportionnelle et la retraite sans condition d'âge, ainsi que l'activation du dossier de la médecine du travail et de revoir les lois sur la protection sociale.