Hier encore, les manifestants ont investi des espaces publics, en ce 45ème vendredi consécutif de manifestation pacifique, à Alger et à travers plusieurs wilayas du pays. Il s'agit du dernier vendredi de l'année 2019, qui marque selon les protestataires à partir du vendredi prochain «la Saison 2 du Hirak», pouvait-on lire sur plusieurs pancartes brandies par les manifestants. Mais des incidents ont été enregistrés au niveau de quelques wilayas. Les slogans ont partiellement changé suivant ainsi l'actualité et les nouvelles données sur la scène politique, l'on cite le décès du chef de l'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah, le départ de Bensalah et de Bedoui ainsi que l'installation officielle du président de la République, Abdelmadjid Teboune. Les manifestants n'ont pas du tout cité le défunt, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah par respect à sa personne, et ce en réponse aux appels lancés sur des pages Facebook. A noter en outre, que malgré la main tendue du président de la République qui avait appelé au dialogue, les partisans du Hirak ont marqué leur «opposition à la politique du fait accompli», n'arrivant toujours pas à digérer «le passage en force des élections». Ils continuent à scander «Nous n'avons pas voté». Sur une pancarte, il était écrit « nous ne nous sommes pas la majorité, ni une minorité, nous sommes des Algériens qui refusent le fait accompli». D'autres scandaient «appliquez l'article 07, le pouvoir revient au peuple». En ce qui concerne le dialogue, ils estiment à travers leurs slogans et les pancartes brandies, qu'il n'y a pas une réelle volonté d'aller de l'avant. «Non aux arrestations, Non au verrouillage du champ médiatique et Non à l'instrumentalisation de la justice après on parlera du dialogue », était-il écrit sur une pancarte brandie par un manifestant. D'autres insistaient sur la libération des détenus « Prions pour les morts, et libérons les détenus qui sont toujours vivants». Les portraits des détenus, notamment du moudjahid Lakhdar Bouregaa, étaient brandis par nombre de manifestants. Les portraits également d'Abane Ramdane et des pancartes sur lesquelles est écrit « Primauté du civil sur le militaire », ont été brandies par les manifestants. Sachant que ce 45ème vendredi de mobilisation populaire coïncide avec le 62ème anniversaire du décès de l'architecte du congrès de la Soummam, Abane Ramdane. Les manifestants n'ont pas cessé de réclamer dans ce sens «Un Etat civil et non militaire». D'autres réclamaient à travers leurs écrits «On veut un Etat de droit, écrivons ensemble notre nouvelle histoire pour une nouvelle Algérie ». Les marches au niveau de certaines wilayas, notamment à Oran et Annaba, on été émaillées par des incidents, lorsque des manifestants ont été pris à partie. Selon des témoignages, des marcheurs ont été insultés, d'autres ont vu les banderoles et autre pancartes qu'ils brandissaient arrachées de leurs mains.