La rupture des stocks de masques chirurgicaux et de gel hydro-alcoolique au niveau des officines pharmaceutiques, qui a favorisé la flambée des prix et la vente sur le marché noir de ces produits essentiels pour la protection contre la propagation du coronavirus, n'a pas manqué de provoquer l'ire des citoyens et une réaction invective du bureau de wilaya de Constantine du Snapo. Les citoyens ont été sidérés par l'indisponibilité des masques et de gel hydro-alcoolique au niveau des officines pharmaceutiques, où la plupart des stocks ont été épuisés en fin d'après-midi du dimanche 15 mars, et ce, malgré des prix plus élevés, presque le double de la normale (500 dinars pour 2 masques et un petit flacon de gel hydro-alcoolique, et plus encore hors des pharmacies). On a vu, ainsi, de longues chaînes humaines se constituer, hier, devant les quelques pharmacies qui avaient une petite quantité de masques et de gels, mais de nombreux clients n'ont pas pu s'en procurer vu l'offre infiniment réduite par rapport à la pression de la demande. Certains n'ont pas manqué de s'en prendre aux pharmaciens, accusés de faire dans la «rétention». « Faux, c'est une accusation gratuite », réplique le porte-parole du bureau du Snapo à Constantine, A. Bouherid, qui accuse, lui, d'autres parties et d'autres facteurs qui sont à l'origine de cette rupture des stocks de masques et de gels, suivie de la hausse des prix. « Il faut voir du côté des grossistes, qui sont qualifiés dans la distribution des masques et des gels », dira notre interlocuteur. Ajoutant que les gros stocks des masques et des gels se trouvent au niveau des grossistes spécialisés dans les produits parapharmaceutiques et pas au niveau des officines, où l'on ne garde habituellement que de petites quantités. « Les pharmaciens, eux-mêmes, ont été déçus par la hausse des prix, parfois l'absence de factures, lors de leur approvisionnement auprès des grossistes », soutient M. Bouherid, ajoutant dans ce contexte que les pharmaciens sont outrés de voir passer chez eux un contrôleur des services de la direction du commerce. « Nous dénonçons cette pratique, car le contrôleur de la direction du commerce devrait être accompagné dans cette mission par l'inspecteur de la direction de la santé », précise-t-il. « Et puis, pourquoi ne pas aller voir du côté des grossistes en produits parapharmaceutiques, où se trouve la défaillance ? », s'interroge-t-il, non sans souligner que le pharmacien se fera un devoir de servir les citoyens si seulement le circuit de la distribution des masques et des gels soit sous contrôle. Evoquant dans ce sens le phénomène de la vente des masques et des gels dans les supérettes, les taxiphones, chez les quincailleries et par des vendeurs ambulants !? Notre interlocuteur n'a pas manqué également de tirer la sonnette d'alarme en signalant que la fabrication de gel hydro-alcoolique est à l'arrêt par manque de matières premières. Les pouvoirs publics sont appelés à agir rapidement pour corriger les dysfonctionnements de ce marché, appelé à connaître une plus grande pression dans le cas d'une propagation de la pandémie sur une plus grande échelle. A défaut de gels, il ne faut pas oublier de se laver régulièrement les mains au savon.