De nombreux observateurs estiment que la JS Saoura dispose de tous les moyens pour rivaliser avec les grosses cylindrées de l'élite et apte à bousculer la hiérarchie d'un championnat marqué par un nivellement de valeurs qui a montré ses limites sur le plan international. Après avoir damé le pion à plusieurs formations plus huppées par le passé, la JS Saoura est devenue inexplicablement une équipe imprévisible, incapable de préserver sa marge de progression qui lui aurait pu aspirer à construire son palmarès, vide de toute consécration. Les supporters estiment que leur équipe mérite plus que cette cinquième position. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : neuf victoires, six nuls et sept défaites, dont deux à domicile, tel est le bilan partiel de la JSS. Jadis intraitable chez elle avec une artillerie qui crachait le feu, la formation de la Saoura a perdu de son aura chez elle avec une attaque anémique qui n'a inscrit que 19 buts en 22 matches. Les raisons ? A notre avis, les responsables de la JS Saoura, envahis par l'excès de zèle, ont commis des erreurs de gestion, notamment techniques, ce qui s'est répercuté négativement sur le rendement de l'équipe. Mohamed Zerrouati, le grand décideur et l'homme fort de la JSS, a pris des décisions unilatérales, oubliant que la réussite d'une équipe de football dépend essentiellement de sa stabilité. Résultat ? Le club est devenu l'un des plus grands, sinon le plus grand, consommateur d'entraîneurs, quatorze techniciens, dont quatre étrangers et des adjoints à la pelle se sont succédé à la JSS depuis la saison 2014-2015. A propos de l'effectif, le club sudiste a enregistré la venue de plus d'une cinquantaine de nouveaux joueurs durant les quatre dernières années. C'est dire que c'est cette instabilité qui a compliqué la situation des Becharis pour espérer aller le plus loin possible. Aussi, il y a le fiasco constaté dans le recrutement. Le Libyen Al Ghanoudi, le Sénégalais Konaté, le Tanzanien Thomas Ulimwengu, sans oublier les Franco-Algériens et autres émigrés qui ont mis le cap vers Béchar. Ces défaillances n'auront pas permis à la JSS de s'imposer sur le plan international. Là, les dirigeants ont oublié que le recrutement doit répondre à un certain nombre de critères. On ne gagne pas une coupe arabe ou une coupe d'Afrique avec des joueurs de seconde ou troisième division. Comment peut-on faire revenir Beldjillali pour le libérer quelques mois après à l'ASO ? Pourquoi a-t-on recruté Bekbouka (US Beni Douala) pour le prêter ensuite au MOB ? Ceci explique peut-être l'élimination en Coupe arabe dès les 16e de finale par Al-Shabab d'Arabie Saoudite et celle de la Coupe d'Algérie face au CSC lors du second tour national. Les responsables de la JS Saoura devront investir d'abord dans la formation et non de vouloir brûler les étapes. Les jeunes Abderrezak Khelifi et Khoumani Abdelhad (U17) sont les grandes découvertes de cette saison. La JS Saoura, qui sera présente avec deux catégories, U21 et U19 aux demi-finales de la Coupe d'Algérie des jeunes, a prouvé qu'elle est un vivier de jeunes talents comme en témoigne la première place qu'occupe l'équipe réserve devant l'ESS et le PAC. Ce qui devrait inciter les dirigeants à changer de philosophie de recrutement tous azimuts et des investissements inutiles pour se consacrer à une meilleure prise en charge de ses jeunes pour garantir l'avenir.