En plus des mesures initiales tels que la fermeture des mosquées et la sus pension temporaire de la prière et des Tarawih ainsi que le confinement partiel à domicile de 17 heurs à 7 heures qu'imposait la prévention contre la propagation de la pandémie du coronavirus pour les 2 jours de l'Aïd El Fitr, d'autres mesures ponctuelles complémentaires qui ont privé les fidèles de la prière collective de l'Aïd ont été décidées par les pouvoirs publics afin que soit favorisée la distanciation sociale et donc la minimisation des risques de contamination. Ainsi la fête de l'Aïd, évènement à partir duquel le port de la bavette obligatoire a été imposé, a été quelque peu altérée et vidée de sa visée sociale par le resserrement du confinement qui limite la libre circulation du citoyen au créneau 7 heures - 13 heures contre 7 heures - 17 heures initial, à l'interdiction des visites des cimetières et par la mesure relative à l'interdiction de la circulation de tous les véhicules et motocycles. Malgré les insistants appels lancés via les médias pour le respect des consignes sanitaires et de ces nouvelles restrictions pourtant très ponctuelles et malgré les grands efforts consentis par les autorités locales pour des actions de mobilisation du citoyen et de distribution des bavettes, le port de la bavette ne semble pas encore jugée utile par une grande majorité de citoyens. De visu, ils sont rares ceux qui la portent. Les causes de cette réticence tournent principalement autour du mal de supporter la bavette et son prix. « Je ne peux pas assurer quotidiennement à ma famille, composée de 5 personnes, les bavettes à 70 DA pièce », justifie ce fonctionnaire qui est interpellé par un autre citoyen qui lui tend la bavette qu'il porte. « Avec un peu de volonté vous pouvez fabriquer par vous-même les bavettes lavables, comme celle-ci, pour toute la famille, même à la main, sans machine à coudre. Les méthodes de fabrication pullulent sur la toile ». Si la présence continuelle des policiers devant l'entrée principale du cimetière de Lalla Maghnia a quelque peu repoussé sans heurt l'important afflux de visiteurs, les services de sécurité ont peiné devant l'affront de ceux qui violent les règles de confinement. Le texte relatif à l'interdiction de la circulation des véhicules et motos qui prête à confusion était à l'origine en grande partie aux violations de mesures de prévention. En effet, ce texte stipule que « l'interdiction concerne toutes les wilayas et à l'intérieur des wilayas », ce qui a été traduit par des citoyens, qu'à l'intérieur de la wilaya l'interdiction concerne uniquement la circulation entre les communes et non à l'intérieur des communes. « Si l'interdiction de circulation des véhicules et motos s'applique même à l'intérieur des communes, la formulation de la décision aurait été plus simple : interdiction de circulation des véhicules et motos sur tout le territoire national » explique notre interlocuteur.