L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (l'ARAV) a exigé l'arrêt immédiat des campagnes publicitaires « mensongères » pour la promotion des produits pharmaceutiques et les compléments alimentaires. Une décision qui a été applaudie par le Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) qui avait, auparavant, appelé à l'arrêt des publicités «outrancières » faisant la promotion des produits parapharmaceutiques sous forme de harcèlement au quotidien. Mais le Snapo exige en plus la relance en urgence du projet de décret portant régulation de la production, l'importation et la commercialisation des compléments alimentaires. Il a indiqué que les syndicats du secteur pharmaceutique ont travaillé durant deux ans sur ce projet initié par l'ancien gouvernement. Un projet qui a été finalisé et qui n'attendait que sa publication, mais il est resté sans suite, selon le président du Snapo, Messaoud Belambri. Ce dernier a affirmé que les compléments alimentaires doivent être soumis à une réglementation rigoureuse car leur consommation excessive ou avec des médicaments, sans indication thérapeutique, peut être toxique et très dangereuse. Pour Belambri, il ne faut pas assimiler le complément alimentaire à un médicament, en citant le cas du RHB qui a été indiqué comme un médicament contre le diabète, ce qui a poussé certains diabétiques à ne plus prendre leurs médicaments, les substituant par ce complément alimentaire, et ce, sans avoir avisé leurs médecins traitants. Il poursuit : « Il s'agit de la santé des consommateurs d'où la nécessité d'instaurer des règles rigoureuses afin d'éviter les dégâts sanitaires ». Les syndicats des pharmaciens ont revendiqué, dans ce sens, des textes de loi bien clairs et précis relatifs à la codification des compléments alimentaires et leur commercialisation. Hacène Menouar, président de l'association de protection du consommateur El Aman, a affirmé pour sa part que cette décision, bien qu'elle ait été prise tardivement, est dans l'intérêt du consommateur. Mais il exige que les compléments alimentaires ne doivent plus être sous la coupe du ministère du Commerce, ni dans la nomenclature des aliments, «ce sont des produits parapharmaceutiques, ils devront être inscrits dans la nomenclature des produits pharmaceutiques et devront être contrôlés au même titre que les médicaments par les professionnels de la santé. Pour lui, c'est une première action qui doit être suivie par d'autres courageuses qui protègent en premier lieu la santé des consommateurs. Il n'y a pas seulement les publicités « mensongères » des compléments alimentaires qui posent problème, mais il y a les spots publicitaires qui ciblent les enfants, les incitant à consommer des produits parfois sucrés et qui augmentent le risque d'obésité. L'association El Aman refuse que des écoles et des élèves soient utilisés comme couverture pour la promotion des produits de biscuiterie, de chocolaterie, des bonbons et des limonades dans les médias.