Sept nouveaux foyers de contamination au Covid-19 ont été localisés à l'Est et au Sud du pays, en particulier, a annoncé, hier, le directeur de l'Institut Pasteur Algérie (IPA), Fawzi Derrar, citant les premiers résultats d'une enquête qui sera publiée prochainement. Une évolution que l'invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale explique, principalement, par le relâchement constaté au sein de la population en matière de respect des gestes barrières. Après l'alerte lancée, avant-hier, par le ministre de la Santé et de la Population, Abderrahmane Benbouzid, c'était au tour du premier responsable de l'Institut Pasteur Algérie d'exprimer, à son tour, hier, sa préoccupation face à la situation pandémique, estimant désormais que toutes les conditions sont en train de se réunir pour que le virus « reparte » de nouveau, avant d'appeler les Algériens à faire preuve de plus de vigilance pour éviter cette éventualité en respectant plus sérieusement les mesures de prévention. «Il faut être très sérieux et ne pas négliger les aspects les plus simples», a-t-il insisté, citant les mesures barrières que sont la distanciation sociale et le port du masque, avant de faire observer que la présente hausse des cas d'infection était «prévisible» eu égard à la rentrée sociale, en sus de la baisse de la température. Face à cette situation, «on ne peut rien écarter», a estimé le Pr Derrar, préconisant de «prendre la décision juste» pour pallier à une recrudescence des contaminations et éviter ainsi «une 2ème vague» de l'épidémie, avant d'annoncer la «prochaine» publication par l'IPA d'une étude épidémiologique ayant identifié 7 clusters principaux de circulation du virus. Tout en faisant savoir qu'il s'agit, entre autres, d'Alger, Blida, El-Tarf, Ouargla et Aïn Témouchent, il a précisé que l'enquête en question a révélé que les principaux foyers sont «familiaux», considérant qu'il s'agit de «rassemblements non indispensables», déplorant, par ailleurs, l'organisation de mariages «non réglementaires» dans certains endroits. Les indicateurs de cette enquête, a souligné par ailleurs le Pr Derrar, « nous ont permis de connaître l'ampleur de l'épidémie que le pays avait connue en avril et mai derniers, et de prendre nos précautions sur les cas pouvant survenir à l'avenir ». Le DG de l'IPA s'est dit, par ailleurs, favorable au retour de certaines mesures préventives, comme le télétravail, tout en tenant compte de «l'intérêt de l'entreprise et de la société». Il a préconisé également d'»éviter les rassemblements» dans certains lieux comme les universités, avant d'assurer que les structures hospitalières sont en mesure de prendre en charge les cas à venir grâce à l'augmentation de leurs capacités d'accueil, à la suite de la réouverture de certains services. Le Pr Derrar a, en outre, annoncé un prochain « changement de donne » par rapport à l'épidémie du coronavirus. Il s'agit, selon lui, de « l'apparition de tests antigènes rapides que l'Algérie réceptionnera dans les jours à venir ». Des tests, a-t-il expliqué, qui «ont une très bonne sensibilité et qui détecteront directement le virus «. Tout en précisant la possibilité de recours à ces examens en «l'absence de tests PCR», il a rassuré quant aux efforts engagés par l'Algérie afin d'»élargir et d'uniformiser» l'accès à ce type de dépistage, à travers l'ensemble du territoire national et ce, d'ici mars 2021, se félicitant de la dotation d'un plus grand nombre de laboratoires privés en tests PCR, citant notamment les exemples des wilayas de Chlef, Ouargla et Biskra, avant de plaider pour que la question du prix de ces tests chez le privé soit «discutée» afin d'en permettre une «accessibilité pour tous». Abordant le volet de la grippe saisonnière, l'hôte de la radio a tenu à souligner que «la vaccination antigrippale ne protège pas contre le coronavirus mais seulement contre la grippe saisonnière», faisant savoir que le virus inhérent à celle-ci «n'est pas encore en phase de circulation car activant, généralement, dès fin décembre». A ce sujet, il rappellera l'annonce faite par le ministre de la Santé s'agissant du lancement de la campagne de vaccination, à compter du 3 novembre prochain, annonçant la commande par l'Algérie d'une quantité de 1,8 million de doses de vaccin antigrippal. «Nous nous sommes entendus avec notre partenaire pour commander d'autres doses en décembre prochain, suivant l'évolution de la situation et la consommation», a-t-il poursuivi avant de rassurer sur la «disponibilité» de ce produit au niveau des hôpitaux et des officines de l'ensemble du territoire national. Tout en relevant le caractère «imprévisible» du SRAS-CoV-2, le Pr Derrar a estimé, enfin, qu'»eu égard aux recherches actuelles, les premières doses du vaccin ne seront pas disponibles avant début 2021 alors que les campagnes de vaccination de masse ne pourront avoir lieu avant le printemps de la même année».