D'abord, un premier constat : lorsque la composition de l'équipe d'Algérie a été connue, il se confirmait que Djamel Belmadi a joint l'acte à la parole, à savoir la stabilité du onze entrant avec la présence des cadres sans aucun « nouveau » au coup d'envoi. Cette précaution s'est vérifiée sur le terrain car, en dépit du score en faveur des Verts, les Warriors n'ont pas démérité, surtout en seconde mi-temps où ils se sont montrés plus dangereux. Il n'est jamais aisé de jouer contre un adversaire tout à fait regroupé dans son camp, réduisant ainsi les espaces, surtout dans l'axe, abondamment protégé. On commençait à s'inquiéter devant la stérilité des attaquants algériens, et on craignait le scénario classique du « dominer n'est pas gagner ». L'attitude des Zimbabwéens est certes compréhensible et de bonne guerre face à un rival supérieur sur tous les plans, évoluant de surcroît sur son terrain. Après plusieurs tentatives avortées, il a fallu que le gardien visiteur repousse le ballon pour que surgisse Bounedjah qui n'en demandait pas tant pour ouvrir la marque. Les Algériens, sentant que leurs adversaires étaient en proie au doute en restant cantonnés dans leur périmètre, ont inscrit le second but un but très important et fort mérité compte tenu de leur domination territoriale. Le tandem Mahrez - Feghouli est à l'origine de cette réalisation, le second nommé reprenant d'une tête plongeante le centre précis de son capitaine. On peut imaginer que la pause dans les deux vestiaires a dû être animée, les deux entraîneurs ayant donné d'autres consignes à leurs joueurs. Nous ignorons bien sûr leur teneur. Toujours est-il que la physionomie de cette seconde période a changé. Lorsque les Warriors ont décidé de sortir de leur camp, faisant passer un moment pénible aux Verts. Pendant le premier quart d'heure de cette reprise, ils se sont créé plusieurs occasions de réduire le score. Il a fallu que Mahrez retrouve une de ses inspirations qui sont la marque de son talent en passant en revue la défense du Zimbabwe pour inscrire le troisième but, celui de la délivrance. Il n'empêche que durant cette période, les défenseurs algériens ont relâché le marquage habituel qui est l'une de leurs qualités majeures. Belmadi s'en est aperçu et a lancé Benlamri pour combler cette lacune il est vrai inhabituelle. Et, comme il avait annoncé la veille de la rencontre, il a fait tourner son effectif en prévision du match retour de mardi prochain. S'il a inclus Belamri, Aribi, Ounas, Zerkane et Guedioura, c'est qu'il a obéi à la logique, la victoire étant acquise avec les trois points en poche. Jeudi soir, Belmadi a dû avoir une pensée pour les décideurs de la FIFA autorisant cinq remplacements, une mesure réduite à trois en Angleterre au grand désespoir des entraîneurs comme en témoigne la réaction de deux plus célèbres d'entre eux, Guardiola et Klopp. Ceci dit, l'objectivité nous oblige à dire que l'EN a fait le boulot mais sans la manière habituelle. Alors qu'est-ce qui a manqué ? A notre humble avis, la rapidité dans les transitions et le fait pour certains Verts de ne pas jouer en première intention conformément aux situations du moment. Cela s'est répercuté sur des pertes de balles au profit des Warriors qui ont failli en faire un bon usage comme en témoignent les occasions qu'ils se sont créées. D'ailleurs, et en dépit de cette victoire précieuse et même décisive sur le parcours de la qualification pour la CAN 2021 au Cameroun, la joie n'était pas visible sur les visages, celui de Belmadi en particulier. Il y a fort à parier qu'il a tenu un discours pour remettre son effectif dans la bonne trajectoire en éliminant les déchets enregistrés tant en défense qu'au milieu. En dépit de ces réserves, on imagine que beaucoup d'entraîneurs aimeraient être à sa place, en se contentant d'une fort belle série d'invincibilité toujours en cours, et qu'il va falloir prolonger dès mardi à Harare. Ce sera certainement une autre configuration dans cette rencontre où les Warriors seront, cette fois, contraints d'attaquer.