Samedi, la déception des Usmistes n'avait d'égale que leur ambition de démarrer sur les chapeaux de roues le championnat. Car les joueurs sont conscients de faire partie d'un projet piloté par l'actionnaire principal Serport. L'engagement du directeur sportif Anthar Yahia, ainsi qu'un recrutement ciblé, constituaient les principales bases de ce projet obligatoirement ambitieux. Contrairement donc à l'ESS, l'effectif algérois a été remanié et ce, malgré la présence d'un noyau d'anciens cadres. L'équipe est donc en reconstruction. Ce n'est pas tant les automatismes dans le jeu qui ont défaut. On dira même que l'USMA a conservé son ADN qui a lui a valu bien des satisfactions par le passé. C'est précisément dans ce creuset où doivent se fonder les nouveaux arrivants. Cela s'est vérifié lors de la supercoupe face au CRB où, tout comme lors du match livré face à l'ESS, les gars de Soustara ont affiché une prestation intéressante en seconde période. Est-ce une indication liée à une condition physique acceptable pour une entame de compétition ? Toujours est-il que ces différences de rythme ont permis aux Usmistes de bousculer le CRB, puis l'ESS sans que la réussite ne soit au bout de leurs efforts. Or, pousser des adversaires comme le CRB et l'ESS n'est assurément pas à la portée du premier venu. Donc, et contrairement à ce que pensent les responsables du club, les bases d'une très bonne équipe existent bel et bien. Alors, quelles sont les lacunes à combler pour que l'USMA parvienne à concrétiser ses ambitions ? Tout d'abord, on reprochera un certain manque de concentration en défense. Guendouz possède certainement des qualités sauf que, parfois, sa lecture du jeu lui joue de mauvais tours. C'était déjà le cas lors de la supercoupe d'Algérie face au CRB. C'était également le cas samedi sur les deux buts sétifiens. Il ne porte pas seul la responsabilité de ces réalisations, car la paire centrale Bouchina - Hamra n'a pas acquis les indispensables automatismes et notamment la « couverture » mutuelle de la part de l'ancien paciste. Au milieu, tout repose sur Koudri, certes valeureux mais qui ne peut pas tout faire. On en arrive au secteur de l'attaque où Belkacemi et Abdeljalil n'ont pas confirmé leur réputation et où Mahious est trop esseulé. Quant à Zouari, il n'arrive pas à convaincre malgré toute sa bonne volonté. Son profil atteste que ce n'est pas un vrai attaquant. Cependant, ces deux revers consécutifs ne devraient pas décourager les «Rouge et Noir». Car, au-delà des résultats, il faut considérer que le niveau de jeu a été appréciable face à de rudes adversaires. La page Ciccolini définitivement tournée, les responsables de Serport ont deux possibilités: ou accorder leur confiance à Benaraibi qui était tout de même l'adjoint de Ciccolini, ou solliciter les services d'un entraîneur d'expérience. Ce dernier devra toutefois conserver le style de jeu de l'USMA et non pas tout chambouler. L'équipe de Soustara a besoin de quelques réglages dans les zones citées plus haut dans cet article. Réglages dans la distribution des postes, car certains joueurs n'ont pas donné satisfaction et notamment au niveau de la défense et de l'attaque. D'ailleurs, le directeur sportif Anthar Yahia, qui est dans son rôle, n'a pas manqué de sermonner les joueurs, les invitant à fournir plus d'efforts dans l'immédiat. On espère que les Usmistes, tout de même malchanceux face au CRB et à l'ESS, ne soient pas en proie au doute. Car leur potentiel est intéressant et ils auront les occasions de l'exprimer. En conséquence, les gars de la JS Saoura sont prévenus. Jusqu'à preuve du contraire, nous persistons à croire que l'USMA est candidate au titre.