Le président de la République, Abdemadjid Tebboune, a rencontré samedi et dimanche derniers, plusieurs responsables de partis politiques. Il s'agit de Abdelkader Bengrina (Mouvement El-Bina), Abdelaziz Belaid (Front El Moustakbel), Djilali Soufiane (Jil Jadid), Abderrazak Makri (Mouvement de la société pour la paix - MSP), Filali Ghouini (Mouvement El Islah), ainsi que Youcef Aouchiche et Hakim Belacel (du Front des forces socialistes - FFS). Interrogé hier, à la radio nationale Chaîne 1, à propos de sa rencontre avec le président de la République, Djilali Soufiane affirme que le président «pourrait annoncer la tenue d'élections législatives anticipées, en juin prochain» et des «élections locales avant la fin de cette année». Selon lui, les rencontres du président avec les différentes formations politiques «expriment une réelle volonté de donner un nouveau souffle à l'action politique en Algérie, en écoutant toutes les voix, même extérieures aux centres de décision», afin de «trouver une solution politique finale». Pour le président de Jil Jadid, «la classe politique attend la future loi électorale pour connaître les nouvelles règles du jeu politique, afin que tous les partis puissent être rassurés que cette loi garantira la transparence et l'intégrité du scrutin». Selon M. Djilali, «dans le cadre de la feuille de route du président», le pouvoir «a ouvert la porte aux partis d'opposition afin d'appliquer le changement exigé par les Algériens», et qu'il est donc nécessaire de «changer les institutions élues qui représentent encore le régime précédent». Il a expliqué que «ces institutions n'ont ni crédibilité, ni légitimité». «Nous devons donc aller vers la formation d'institutions propres qui ont une légitimité», a ajouté Djilali Soufiane. L'intervenant a également exprimé le souhait que le président «prenne des mesures fortes à l'occasion du second anniversaire du mouvement populaire pour redonner confiance aux Algériens». Reçus également par le président de la République, le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, a affirmé, hier, que sa formation politique était profondément convaincue que seul un dialogue politique «sérieux, responsable et transparent», pourrait «renforcer le front interne» aux fins de mettre en échec toute tentative, externe ou interne, susceptible d'attenter à la souveraineté nationale du pays et à l'unité du peuple. «Nous avons exprimé au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, notre conviction que seul un dialogue politique sérieux, responsable et transparent visant à construire un consensus national est à même de renforcer le front interne en vue d'avorter toute tentative externe ou interne susceptible de porter atteinte à la souveraineté du pays et à l'unité du peuple algérien, ainsi qu'à affronter les difficultés et défis socioéconomiques et financiers auxquels nous sommes confrontés», a déclaré M. Aouchiche à l'issue de l'audience accordée par Tebboune. Des «mesures urgentes» doivent être prises Lors de cette rencontre, le FFS a présenté les grandes lignes de son initiative politique, à savoir: «l'élaboration d'une convention nationale visant à rassembler toutes les forces vives de la Nation afin d'asseoir les règles morales et politiques pour la consécration du changement et l'édification d'un Etat de droit et de démocratie», a poursuivi le représentant du FFS. Le FFS a mis en garde contre «les risques d'un autre abstentionnisme et ses répercussions sur la cohésion nationale, si les revendications populaires ne sont pas satisfaites, ou de nouvelles élections sont organisées dans un climat de tension et d'atteinte aux libertés politiques, ou si un processus politique et un dialogue inclusif ne sont pas engagés, accompagnés de mesures concrètes d'apaisement», a souligné M. Aouchiche. Le FFS a appelé le Président Tebboune à «prendre des mesures politiques solides à même de rétablir la confiance entre les Algériens et de mettre en place une réelle volonté politique pour la concrétisation du changement escompté». Parmi ces mesures, certaines sont «urgentes», à savoir «la libération des détenus d'opinion, l'ouverture des champs politique et médiatique, la levée des restrictions sur l'exercice des libertés fondamentales, individuelles et collectives, la protection des droits de l'Homme et l'abolition des harcèlements contre les militants, les activistes politiques et les syndicalistes». «Une volonté forte» Tebboune a également reçu le président du Mouvement El Islah, Fillali Ghouini, qui s'est félicité de «la forte volonté perçue chez le président de la République de pallier les différents dysfonctionnements enregistrés à plusieurs niveaux», qualifiant de «rassurant» le «suivi» par le Président Tebboune de tous les dossiers. La rencontre a également permis de débattre (du projet) de la loi portant régime électoral qui se veut la voie vers le renouvellement des assemblées élues, notamment l'Assemblée populaire nationale (APN). «Nous avons fait part au président de notre volonté et vœu de voir l'APN s'ériger en force de représentation incontestable, crédible et populaire, capable de s'acquitter pleinement de ses missions à l'avenir». M. Ghouini a également débattu avec le Président Tebboune de «certains points relatifs au volet social, notamment ceux liés au pouvoir d'achat des citoyens». Reçu également par Abdelmadjid Tebboune, le président du MSP, Abderrezak Makri, a fait état d'un échange sur la situation «politique et économique», au cours duquel il a exprimé le point de vue du parti concernant «tout ce qui est dans l'intérêt de l'Algérie et au service de sa stabilité». Le président du MSP a souhaité que cette stabilité «soit un levier pour un avenir meilleur garantissant aux Algériens une vie décente dans le cadre de la sécurité». L'important, selon le MSP, «est d'asseoir un climat politique et socio-économique permettant aux Algériens de vivre dans la sérénité et la sécurité», et que «la concurrence soit régulière et ouverte à tous les Algériens pour que tout un chacun œuvre au service du pays».