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L'Algérie sera-t-elle à l'abri d'une crise ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 05 - 2021

Le pays le plus ensoleillé du monde se verra-t-il importer son soleil de l'après- pétrole ?
L'Algérie se classe au quinzième rang mondial et au troisième en Afrique avec 9,2 milliards de barils de pétrole et des réserves prouvées de 0,9 % du total mondial.
La géologie du pays et sa proximité aux marchés européens sont propices. Le Sahara Blend est idéal de par sa faible teneur en soufre, autour de 0,09 %, qui le rend très facile à raffiner.
Le sous-sol algérien ne se limite pas à cela, il regorge de plus de 4 500 milliards de m3 de gaz. L'Algérie possèdela troisième plus grande réserve au monde de gaz de schiste avec 19 800 milliards de N/m3, quatre fois plus que ses réserves de gaz conventionnel., consignée comme réserve stratégique.
L'Algérie est en effet l'un des plus importants gisements d'énergie solaire au monde avec une durée d'insolation de 2.000 à 3.900 heures par an, et une irradiation journalière de 3.000 à 6.000 Wh/m2, soit l'équivalent de 10 fois la consommation mondiale. Aussi on peut se procurer de l'énergie nucléaire (uranium) en cas échéant, à partir des phosphates, pour compléter notre intéressant mixte énergétique. L'Algérie s'est dotée d'une imposante infrastructure de transport des hydrocarbures, qui répond aux normes internationales les plus strictes, notamment en ce qui concerne : la sécurité et la logistique.
Un réseau de transport bien étoffé
Ces richesses sont très faciles à acheminer vers l'Europe via les gazoducs et oléoducs et une flotte de méthaniers et tankers. La majeure partie des exportations algériennes d'hydrocarbures sont destinées aux principaux marchés européens soit par ordre de consommation : Italie, Allemagne, France, Pays-Bas, Espagne et Royaume-Uni. Les marchés asiatiques, dont la Chine, ont vu leur demande évoluer.
La Sonatrach par son efficacité, son expérience et ses équipements sécurisés et cela depuis cinq (5) décennies, assure sans faille la continuité des approvisionnements en hydrocarbures liquides et gazeux à ses clients.
Le système de transport par canalisations est d'une longueur totale de 20 927 Km,composé principalement de ce qui suit: 21 oléoducs d'une longueur total de 9 946 km, avec une Capacité de transport de247,553 Millions TM/an; 8 gazoducs d'une longueur totale de 10 981 km, avec une Capacité de transport de 195,121 Milliards de Sm3/an; 83 stations de pompage et de compression; 127 bacs de stockage de pétrole brut et de Condensat, d'une Capacité design de 4,2 Millions de Tep ; 02 Centres de Dispatching Liquides et Gaz5 bouées de chargement de pétrole brut et condensat en mer 3 Terminaux marin (Arzew, Bejaia et Skikda).
Autres richesses pour diversifier son économie
L'Algérie produit aussi du fer et de l'acier, des métaux précieux comme l'or et l'argent, des minéraux industriels incluant la baryte, la bentonite, le ciment, la pierre concassée, le gravier, le gypse, l'hélium, le calcaire, le marbre, les engrais d'azote, le phosphate, la pouzzolane, le quartz, le sel et le sable dans tous ses états. Elle dispose en outre d'importants gisements de minéraux inexploités. On peut citer l'or, le mercure,plomb, le zinc,le diamant, le manganèse, le quartz cristallin, des minéraux de terres rares, le tungstène et l'uranium. Un gisement contenant une réserve de six millions de tonnes de silicium a été découvert récemment dans la région de Sig (wilaya de Mascara).La découverte, qualifiée de «projet du siècle» dans le domaine des énergies renouvelables, le silicium est un produit essentiel dans la composante des cellules photovoltaïques.Le silicium est le principale composant rentrant à plus de 80% dans l'industrie du verre et dans l'industrie des nouvelles technologies.
La mine de Gara Djebilet (Tindouf en Algérie )est l'une des plus grandes mines de fer dans le monde, sa réserve prouvée est estimée à 3,5 milliards de tonnes, dont 1,7 milliard de tonnes sont exploitables. Aurions-nous besoin d'une transition énergétique précipitée et non maturée ?
En 2019, l'Algérie a produit 64,3 Mt (millions de tonnes équivalent de pétrole), soit 1,49 Mb/j (millions de barils par jour), en baisse de 1,6 % en 2019 et de 17 % depuis 2009. Elle se classe au 16e rang mondial avec (1,4) % de la production mondiale et au 3e rang en Afrique derrière le Nigeria (2,3 %) et l'Angola (1,5 %). Pour la mêmeannée 2019, la production de gaz naturel est de 86,2 milliards de N/m3 soit 3,10 EJ (exajoules), en baisse de 8,1 % en 2019 mais en progression de 12 % depuis 2009. Elle se classe au 10e rang mondial avec 2,2 % deproduction mondiale et au 1er rang en Afriqueet détient la 7e place d'exportateur de gaz naturel.
Elle divise sa production de gaz naturel par deux, 50% pour la consommation locale, principalement pour l'utilisation domestique et 50% seulement pour l'exportation.
Ces 43,1 milliards de m3 s'ils étaient injectés dans le circuit de l'exportation nous auraient augmenté la recette pétrolière,et cela en dépit de l'énergie renouvelable disponible en grande quantités. L'Algérie est le seul membre de l'OPEP qui jouit de la totale indépendance vis-à-vis de ses clients.
Pour parer à toutes éventualités de crises d'énergie, pouvant porter atteinte au développement économique et social du pays, l'Etat algérien a opté (sur papier)pour un ambitieux programme de développement de l'énergie renouvelable à base du grand potentiel énergétique en abondance. Selon le Programme algérien de développement des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique (PENREE) initié en 2012, l'Algérie vise une puissance installée d'origine renouvelable de 22 000 mW d'ici 2030, pour couvrir nos besoins énergétiques à 100% renouvelable et enfin rejoindre le monde du renouvelable.
- Du badinage avec les chiffres ?
Production projetée en mW (méga-Watt)objectif de produire 22 000 Mw par le renouvelable d'ici à la date butoir 2030:
Solaire photovoltaïque: 13 575
Eolien: 5 010
Solaire thermodynamique (CSP: 2 000
Biomasse (valorisation des déchets): 1 000
Cogénération, 400
Géothermie. 15
Total (Mw) 22 000
Le PENREE, un ambitieux projet créateur de richesses détourné sur le chemin du péril ;par nos incompétences ?
Les résultats des avancements des travaux après 5 ans à partir de la date de démarrage du programme (PENREE) en 2012, il s'est avéré que le projet piétine et les résultats escomptés sont très insuffisants et mettent en cause la transition énergétique. Le solaire n'a produit que 0,7 % de l'électricité du pays en 2017, et l'éolien 0,01 %, sur les 100% renouvelable. Le bilan arrêté courant l'année 2017 fait état des 7,01 % réalisé sur le programme projeté de 22 000 Mw, soit une capacité réalisée de 1562,20 mW au rythme de 306,44 mW/an.
La couverture de nos besoins en énergie à 100% renouvelable avec zéro (0) énergie conventionnelle présentent un déterrant d'une crise nationale d'énergie bien avant 2030.
La part de l'énergie conventionnelle restera toujours dominante une fois la transition énergie réussira. On peut déjà savoir que les énergies renouvelables pourraient remplacer le chauffage et les besoins domestiques par exemple, mais pour le pétrole, en l'état actuel des choses, ce n'est pas possible à cause des transports routiers, maritime, rails et aériens. Grâce à ces énergies, la production d'électricité est plus durable, si le problème de stockage et de l'intermittence seront résolus.Ainsi, malgré le discours officiel en faveur des EnR et les appels partagés entre certains experts en faveur d'une transition énergétique à 100% renouvelable, il a été constaté que le Programme algérien de développement des énergies renouvelables et d'efficacité énergétique (PENREE) en cours d'exécution souffre de sa mauvaise évaluation technique et financière. L'option stratégique prise en faveur des EnR, le secteur piétine, et l'orientation énergétique est toujours en faveur du pétrole et du gaz, en dépit des perspectives des crises et des perspectives assez sombres concernant l'évolution des ressources financières tirées du pétrole et du gaz, conjuguées à la voracité de la consommation nationale qui risque de venir à bout de toutes les ressources gazières du pays, et de compromettre ses objectifs d'exportation.
Mise en cause de la transition énergétique
Le bilan arrêté courant l'année 2017 fait état des 7,01 % du renouvelable réalisé sur les 22 000 mW, soit une capacité de 1562,20 Mw au rythme de 312,4 Mw/an.
Capacité totale projetée à la date butoir 2030: 312,4 x 1 3 = 4161,2mW
Déficit: 22 000 4161,2 = 17838,8 mW 17 838,8 : 312,4 = (57ans) Date de livraison du projet 100% renouvelable: 2078
Conclusion
L'Algérie a des capacités d'énergie conventionnelle pour assurer sa propre sécurité énergétique pendant au moins 45 ans, néanmoins le renouvelable sera toujours à l'ordre du jour.
Pour nos besoins en énergie dans le futur le pétrole et le gaz resteront les produits les plus dominants dans le mixte énergétique à hauteur de 40/50%. Pour cette raison nous avons toujours plaidé pour la conservation du pétrole et du gaz comme énergie stratégique tout en adoptant un plan consistant de redéploiement des énergies renouvelables.
Dans un premier temps la production de l'électricité à base du renouvelable sera destinée à alimenter dans un premier temps tous les foyers domestiques implantés dans la campagne, les lieux isolés, les installations de dessalement d'eau de mer et le pompage des eaux albiennes du Sahara, l'agriculture, le transport léger, etc.
La production de l'énergie renouvelable par le solaire est massive et illimitée, mais le problème de son stockage reste posé. Ce problème n'est pas encore résolu à l'échelle mondiale.
L'Algérie grand réservoir mondiale de l'énergie mixte, a résolu ce problème d'intermittence par des centrales à flamme dite hybrides fonctionnant à la foisau solaire et au gaz naturel.
Ainsi, malgré le discours officiel en faveur des EnR et les appels répétés de certains experts en faveur d'une d'une transition énergétique à 100% renouvelable, d'ici 2030 reste impossible à cause de la mauvaise volonté des responsables du secteur de l'énergie chargé d'exécuter ce projet pharaonique du siècle.


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