De graves incidents se sont produits à Magra lors du match des quarts de finale de la coupe de la Ligue entre le NCM et la JS Saoura. C'est du moins ce que montrent les vidéos et autres photos diffusés sur le site officiel du club du Sud algérien. Ce qui s'est passé avant-hier à Magra n'a pas d'explication, même si certains n'ont pas hésité à faire le lien avec l'information relative au racisme à l'encontre du joueur nigérien Soumana Boubacar. En effet, selon les vidéos, les joueurs ont été agressés dans le tunnel menant aux vestiaires pendant le repos, et les dirigeants de la JSS affirment que la reprise du jeu s'est faite avec un retard de vingt minutes en raison des incidents ayant éclaté dans le tunnel. Les responsables du club phare de Béchar s'indignent et accusent ouvertement le président du club du NCM, Azzedine Bennacer, et l'entraîneur Azziz Abbès. Dans une déclaration, Yahia Cherif affirme avoir vécu l'enfer. « Le président du NC Magra nous a trahis. Le football, c'est le terrain et non pas les coulisses. Inadmissible qu'un président de club et son entraîneur agressent les joueurs d'un club adverse. J'ai plus de dix ans dans les terrains, je n'ai jamais vu ce qui s'est passé ici », dira-t-il. On voit Mustapha Djallit, l'entraîneur adjoint, se tordant de douleur et entouré par les dirigeants et le staff médical. Selon les dirigeants de la JSS, « la responsabilité incombe au président du NCM qui aurait été le principal initiateur de ces agressions. Ces évènements n'honorent pas leurs auteurs », a-t-il avoué. Plus grave encore, selon les dirigeants de la JS Saoura, leurs joueurs ont été interdits de rejoindre les vestiaires pour prendre leurs douches, ce qui les a contraint à se changer sur le terrain comme le montrent les séquences vidéo. « Nous avons vécu une véritable mascarade. Le président du NCM a agressé nos joueurs pendant le repos devant l'arbitre, en plus des autres violences. Nous n'avons pas été éliminés, on nous a fait éliminer, c'est tout ce que je peux dire. Ceci ne m'empêche pas de féliciter le NCM pour sa qualification », a déclaré quant à lui le président de la JSS, Mohamed Zerouati. Nous avons toujours dénoncé ce genre de scandales dans les divisions inférieures, mais quand ça touche l'élite du football prétendu professionnel, il y a de quoi s'inquiéter sur les conséquences que peuvent engendrer ce genre de situations. Aussi, il est inconcevable de voir des supporters assister aux matches alors que le huis clos et le protocole sanitaire sont décrétés depuis l'entame des championnats. Nos stades sont devenus de véritables dangers pour l'intégrité physique où les actes de vandalismes sont légion, ce qui est interdit par la Constitution. Encore une fois, nous lançons un appel aux responsables et instituions concernés d'intervenir avant qu'il ne soit trop tard. La suspension des terrains, des joueurs et des dirigeants avec cette inexplicable sanction du sursis, « c'est mettre un cautère sur une jambe en bois », selon la formule consacrée. Elle est en tout cas insuffisante pour mettre fin aux incidents qui éclatent dans les différentes enceintes sportives.