Le monde brûle-t-il et se consume-t-il au gré du délire monstrueux de la nature qui ne se retient plus ? L'infortunée Grèce encore aux prises avec une crise économique mortelle est en feu. Les efforts qu'elle entreprend pour raviver son tourisme sont d'ores et déjà annoncés caducs. Des centaines de ses foyers ne sont plus que braises et des milliers de Grecs sont poussés à une errance dans une ruée désespérée tournant définitivement le dos à un confinement que la pandémie leur a imposé. Sa voisine Turquie se soumet à la colère de la nature en accordant le gîte à des incendies jamais vues. Plus loin, la riche Californie américaine reprend attache avec le feu et offre en continu des spectacles dépassant les rendus de la science-fiction. L'incroyable préavis donné par ce qui ressemble à un cataclysme n'aurait jamais suggéré à penser que le glacial Canada connaîtrait une fournaise incendiaire telle que celle qu'il a subie aujourd'hui. Les aléas d'un climat délirant se sont mis à se jouer des parades des chefs d'Etat encore hésitants à lutter contre un dérèglement climatique dans une bataille qu'ils savent perdue d'avance. Les brasiers sans limites ni frontières se liguent avec les inondations emportant tout sur leurs passages soulignant le paradoxe inimaginable que plaque sur l'espèce humaine la folie d'une nature meurtrière. Ouragans, inondations, incendies, sécheresses vaquent aujourd'hui sans retenue pour parfaire la malédiction de la pandémie. Amalgame insoutenable qui n'épargne plus dorénavant tout le bassin de la Méditerranée. Fort à propos, le Maghreb dans son ensemble est d'évidence menacé et l'Algérie risque de ne pas être épargnée par les grandes protubérances que le climat ennemi a décidé de programmer. S'en remettre à la dictature de la fatalité et attendre que le ciel tombe sur les têtes pour se diriger dans la précipitaion vers des palliatifs inopérants serait faire preuve d'irresponsabilité. Des crues et des inondations ont déjà annoncé leurs couleurs en plein été. Avec une ironie placide, la sécheresse assoiffe en même temps des villes entières pour dérouter n'importe laquelle des compréhensions. Le paradoxe veut que les coulées des flots morbides se marient avec l'assoiffement des populations. Face à ces présages déroutants, de nombreux pays prennent déjà les devants. La course est à l'acquisition de canadairs et l'anticipation pour se prémunir des sombres entourloupes de la nature. Le gouvernement serait bien avisé de suivre cet exemple à la lettre.