Pour l'épidémiologiste et virologue, Pr Hafida Boukharouba, invitée hier sur les ondes de Radio Sétif, cette période, marquée par la baisse des contaminations, est la plus indiquée pour se faire vacciner contre le Covid-19. «La vaccination doit se faire en dehors de la période du pic épidémique ou du nombre croissant d'infections. Par conséquent, c'est la période idéale pendant laquelle nous pouvons vacciner au maximum car le nombre d'infections au coronavirus est en baisse et le virus ne se propage pas fortement», a déclaré l'intervenante. Précisant que les personnes ayant contracté le virus «lors de la troisième vague», doivent «attendre trois mois pour se vacciner». Revenant sur la 3e vague, dont les effets se poursuivent, l'intervenante a exprimé son inquiétude à propos du «nombre qui reste assez élevé jusqu'à aujourd'hui». «L'augmentation du nombre de décès est principalement due au grand nombre de personnes infectées», mais également aux «maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiaques et l'obésité, ainsi que la nature et le danger représentés par le variant «Delta» du Covid-19», a-t-elle précisé. Selon elle, «cette vague a laissé des effets importants aussi bien au niveau santé que psychologique», préconisant une «prise en charge psychologique» pour les personnes les plus touchées. Comme d'autres intervenants à ce sujet, l'invitée de Radio Sétif «encourage fortement» à la vaccination, tout en adhérant aux mesures de prévention, pour assurer une immunité collective. «Il n'y a pas de meilleure solution en Algérie ou dans le monde que la vaccination; il n'y a pas de médicament qui prévient l'infection, hormis la prise des deux doses de vaccin pour une prévention». D'autant, prévient-elle, que le variant «Mu» «est également dangereux», car de «la même souche» que le «Delta». «Des recherches sont actuellement en cours sur ce variant, et nous ne pouvons pas être certains qu'il soit résistant au vaccin». Quant à «l'efficacité du vaccin», elle estime qu'elle est «scientifiquement prouvée» et que les effets de la vaccination «commencent un mois à un mois et demi après». «Nous devons donc nous préparer dès maintenant à toute vague à venir», dit-elle. «Le vaccin s'est avéré efficace et sûr, et la preuve en est qu'une année complète s'est écoulée depuis le premier vaccin sans aucun symptôme, ce qui est une période suffisante pour que les scientifiques puissent juger de l'efficacité du vaccin», ajoute-t-elle. A propos de la 3e dose, elle note que «les scientifiques ne sont pas unanimes à ce sujet», estimant que «les deux doses sont suffisantes». A noter que les différents spécialistes algériens, invités à des débats de la radio, ne sont pas d'accord sur l'efficacité du vaccin contre le variant «Mu». «Sans aucun doute et loin de tout alarmisme, scientifiquement, une quatrième vague arrive avec le variant «Mu» qui s'est propagé dans certains pays et pourrait résister au vaccin et devenir plus fort», avait déclaré, mardi dernier, le professeur Nabil Mosbah, chef du service de réanimation au CHU de Sétif, sur les ondes de la radio locale.